Après une année en poste, un mandat largement occupé par la crise du coronavirus, la libérale-radicale vaudoise Isabelle Moret va ainsi céder sa place à Andreas Aebi, alors qu'Alex Kuprecht va remplacer le socialiste bernois Hans Stöckli.
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Andreas Aebi
Andreas Aebi est un homme polyvalent aux multiples talents. A 62 ans, le Bernois n'est pas seulement un politicien expérimenté mais aussi un agriculteur, un commissaire-priseur et le propriétaire d'une agence de voyage.
De 1998 à 2008, il a été maire d'Alchenstorf, village d'un peu plus de 570 habitants. En 2007, il accède au Conseil national, où il est réélu à trois reprises, obtenant à chaque fois d'excellents résultats.
Major à l'armée, il a également effectué un stage au Québec. Il a aussi séjourné en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis. Comme guide touristique, il a visité de nombreuses autres régions du globe.
Andreas Aebi est passionné d'ornithologie. Son exploitation abrite des hirondelles, des chouettes et des faucons. Mais il n'a jamais voulu se reconvertir dans l'agriculture biologique. Pour lui, les paysans sont d'abord des producteurs de biens de consommation avant d'être des défenseurs de l'environnement ou des prestataires de services. De plus, une ferme biologique n'est pas nécessairement plus écologique qu'une exploitation avec une production intégrée respectueuse de l'environnement.
Peu connu en Suisse romande, le Bernois a aussi présidé le comité d'organisation de la Fête fédérale de lutte en 2013 à Berthoud (BE).
L'accession d'Andreas Aebi à la présidence du Conseil national n'était pas programmée. En septembre 2018, le groupe parlementaire UDC avait désigné le conseiller national grison Heinz Brand comme candidat à la 2e vice-présidence de la Chambre du peuple. Mais il n'a pas été réélu lors des élections fédérales et l'UDC a choisi Andreas Aebi pour le remplacer.
Alex Kuprecht
Domicilié sur les bords du lac de Zurich, le Schwytzois Alex Kuprecht représente son canton à Berne depuis 17 ans. Il y prône une ligne pragmatique et le dialogue entre sénateurs. Agé de 62 ans, Alex Kuprecht s'illustre par son aptitude au consensus et sa capacité d'écoute.
Le Schwytzois veut profiter de son année présidentielle pour promouvoir la culture politique traditionnelle de la Chambre des cantons et chercher le dialogue particulièrement avec ses membres les plus récents.
Spécialiste de la politique de sécurité et des assurances sociales, Alex Kuprecht préside les commissions parlementaires consacrées à ces deux domaines. Détenteur d'un diplôme d'assureur, il travaille en tant que lobbyiste pour la Bâloise. Il a aussi présidé la commission de gestion en 2017.
Le conseiller aux Etats a souvent "tiré les ficelles", décrit-il lui-même pour qualifier son style politique. "Il faut parfois aussi savoir construire le jeu et laisser les autres marquer les buts", explique-t-il dans une allusion au sport d'équipe.
En 2012, il a pu mettre en pratique ce principe en renonçant à la vice-présidence du groupe parlementaire de l'UDC, alors qu'il venait d'être élu à cette tâche. Il a préféré céder cet honneur à la Zurichoise Natalie Rickli. Alors conseillère nationale, l'actuelle ministre zurichoise de la Santé n'avait pourtant pas obtenu suffisamment de voix au sein du groupe.
Entré au Conseil des Etats en 2003, Alex Kuprecht y a été réélu il y a un an pour un cinquième mandat. Afin d'obtenir à nouveau la confiance des citoyens schwytzois, il a mis en avant la possibilité de présider la Chambre haute et de couronner ainsi sa carrière politique tout en honorant son canton.
lan avec ats