Entre la peur d'être privées de la présence du père en maternité et l'angoisse à l'idée de porter un masque, de nombreuses femmes préfèrent un accouchement hors des murs de l'hôpital. Ainsi, certaines maisons de naissance en Suisse romande ont reçu 30% de demandes en plus cette année.
Mais celles-ci ne peuvent pas accepter toutes les demandes. "Nous devons être sûrs que la situation obstétricale permet un accouchement hors des murs d'une maternité. Nous allons également accélérer les cours de préparation à la naissance pour que la maman se rende bien compte de ce que représente un accouchement naturel", explique dans le 19h30 Claire Ajoubair, sage-femme à la maison de naissance La Grange Rouge, à Grens (VD).
Une naissance hors hôpital se prépare généralement des mois à l'avance. En cette période de crise sanitaire, les sages-femmes ont reçu beaucoup d'appels tardifs. Mais pour ces petites structures, il est impossible, et parfois pas souhaitable, d'accéder à toutes les requêtes: "Si la motivation de venir à la maison de naissance est juste de fuir l'hôpital, ce n'est pas une bonne motivation", relève Magali Ghezzi-Gacond, de la maison Tilia à Neuchâtel.
Appels à la maternité
Beaucoup appellent également la maternité. Pendant la première vague, celle de Neuchâtel avait dû créer une hotline pour répondre aux femmes enceintes inquiètes. Cette fois, même s'il y a moins d'appels paniqués et une présence libre des pères, le coronavirus chamboule le quotidien.
"Des protocoles de soins ont dû être créés et il a fallu s'adapter au stress des soignants et à celui des couples", commente Marielle Mourgeon-Daclin, sage-femme cheffe d'unité, à la Maternité de Pourtalès à Neuchâtel.
En 2019, les bébés nés en maison de naissance représentaient 2,5% des naissances totales. Ce taux est en progression constante depuis plusieurs années, et la situation sanitaire devrait continuer à l'influencer.
Léa Jelmini