L'atmosphère de Noël va au final beaucoup changer d'un canton à l'autre. Pour voir de ses yeux un marché de Noël, il faut plutôt se tourner vers les cantons alémaniques ou le Tessin. Berne, Bienne ainsi que Lugano, moyennant des règles strictes, ont maintenu la tradition.
Zurich a pour sa part opté pour quatre petits marchés éclatés. On y circule entre les cabanons des commerçants avec un masque, on reçoit son vin chaud à sa table et tous les paiements se font sans contact. Mais l'esprit de Noël est-il bien là? "Oui! C'est un marché de Noël miniature", assure une cliente. "On se sent en sécurité. Et ça permet aux gens de se retrouver à nouveau un peu. Ca change de l' ambiance de méfiance qu'on a eue ces derniers temps. Donc l'esprit de Noël est là, oui!"
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Festivités annulées en Suisse romande
En Suisse romande, la plupart des marchés ont en revanche été annulés, notamment à Montreux, Neuchâtel ou Genève. Idem pour celui de Morat, très fréquenté par les Romands.
A Lausanne, les organisateurs du Bô Noël se sont montrés créatifs, remplaçant les stands et les bars par des décorations lumineuses, tours en calèches et livraisons d'apéritifs à domicile. "Il faut créer de la magie, pour cette période très importante psychologiquement", estime Florian Schmied, directeur du Bô Noël.
Noël comme point fixe
"Les grands rassemblements n'auront pas lieu, mais cela n'empêche pas que Noël se passe d'une autre manière", confirme Isabelle Raboud-Schüle, directrice du Musée gruérien à Bulle, interrogée jeudi dans La Matinale.
Car si l'on peut annuler des manifestations, on ne peut pas effacer une date du calendrier. "On cherche donc des solutions pour marquer le coup d'une manière ou d'une autre. Noël est avant tout un rite, un point fixe", souligne l'ethnologue.
Des négociations familiales
Fidèles au rendez-vous, même en période de pandémie, on retrouvera donc les décorations lumineuses, l'achalandage des magasins, mais également les trêves de Noël et les vacances scolaires. Et même le blues de Noël. "Ne pas aimer Noël est en soi aussi un rituel", pointe la spécialiste.
Chaque famille va donc trouver une solution pour se retrouver, pour fêter... ou pour bouder. "Noël n'est plus une fête de famille, c'est LA famille", affirme Isabelle Raboud-Schüle. Les négociations se font en effet chaque année au sein de la famille, pour savoir dans quel noyau familial fêter, qui inviter à quelle date, etc. Les négociations seront cette année un peu plus complexes, mais elles ont toujours lieu", conclut l'ethnologue.
Sujet radio: Joëlle Cachin
Adaptation web: Katharina Kubicek