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La Suisse et la Turquie gomment les tensions

Pascal Couchepin a été accueilli par son homologue Abdullah Gul.
Pascal Couchepin a été accueilli par son homologue Abdullah Gul.
Le président de la Confédération est en visite officielle en Turquie. Pascal Couchepin a été accueilli vendredi soir par son homologue turc Abdullah Gul et doit rencontrer mardi le Premier ministre Recepp Tayyip Erdogan.

Il s'agit de la première visite en Turquie d'un président de la
Confédération. A son arrivée, Abdullah Gul a souligné les bonnes
relations entre la Suisse et la Turquie, a déclaré samedi Jean-Marc
Crevoisier, porte-parole de Pascal Couchepin.

Le président a ensuite été reçu samedi matin par le gouverneur
de la province de Nevsehir. Il a notamment été question de sujets
agricoles.

Oublier les tensions

La visite de Pascal Couchepin intervient alors que les deux pays
multiplient les contacts récemment. Le week-end dernier, la cheffe
de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey a rencontré à Istanbul
son homologue Ali Babacan, après une visite de ce dernier à Berne
en septembre centrée sur les relations économiques. Le 19 novembre,
la conseillère fédérale Doris Leuthard, à la tête de l'Economie, se
rend pour trois jours à Ankara.



Les relations entre les deux pays ont connu des tensions ces
dernières années, notamment à la suite de la reconnaissance
officielle en 2003 par le Conseil national du génocide arménien.
Ankara a annulé ou reporté des visites de conseillers fédéraux en
Turquie. Pour le Conseil fédéral, cette question revient en
priorité aux historiens.



Le projet controversé du barrage d'Ilisu est aussi à l'origine de
divergences. Berne, avec Berlin et Vienne, a demandé en octobre
dernier à Ankara de prendre les mesures nécessaires à la protection
de la population, de l'environnement et des bien culturels, sans
quoi les trois pays menacent de retirer leur garantie contre les
risques à l'exportation aux industriels impliqués dans la
construction de l'ouvrage. Le dossier est encore en suspens.

Un programme chargé

Dimanche, Pascal Couchepin doit se rendre à Konya, en Cappadoce,
pour y rencontrer des représentants des milieux industriels locaux.
Il doit visiter également lundi matin un centre pour jeunes du
Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), cofinancé
par la Suisse.



Lundi, le président de la Confédération rencontrera à nouveau
Abdullah Gul, puis le premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le
leader de l'opposition Deniz Baykal mardi. Pascal Couchepin
participera ensuite aux festivités marquant le 80e anniversaire de
l'ouverture d'une représentation diplomatique suisse en
Turquie.



ats/sbo

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Le PKK en toile de fond

Pascal Couchepin effectue cette visite à un moment où la Suisse durcit le ton contre le PKK.

Le Conseil fédéral a décidé cette semaine de serrer la vis contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) après la série d'attentats commis en Suisse à la mi-octobre et attribués à l'organisation kurde.

Les activités du PKK et de milieux qui lui sont proches seront limitées et étroitement surveillées.

Plus d'une dizaine d'attentats dirigés notamment contre des cafés, des locaux associatifs et des agences de voyage ont été commis en Suisse.

Il s'agissait principalement d'incendies intentionnels, qui ont fait un blessé grave. Des actes comparables ont été perpétrés dans d'autres pays d'Europe.

La police n'a pas encore mis la main sur les responsables de ces incendies criminels. Mais le gouvernement a adopté des mesures afin de préserver la sécurité intérieure et extérieure.

Le Service d'analyse et de prévention (SAP, renseignement intérieur suisse) est convaincu que le PKK en est à l'origine.