Le comité se compose de représentants du PS, du PDC, du PRD, des
Verts, du PLS et du PEV. L'UDC est quasiment l'unique formation à
soutenir l'initiative dite muselière. Celle-ci "vise l'extinction
de voix des autorités pendant les campagnes de votations
fédérales", a critiqué le conseiller aux Etats Didier Burkhalter
(PRD/NE) lors d'une conférence de presse.
La Constitution protège la libre formation de l'opinion des
citoyens. Mais pour pouvoir se forger librement un avis, la
population a besoin d'être informée, a ajouté le conseiller
national Ruedi Lustenberger (PDC/LU). Or, si l'initiative est
acceptéee, le Conseil fédéral ne pourra plus participer à des
débats publics, ni répondre à des questions ou des interviews. La
seule information autorisée serait une brève déclaration par le
chef de département concerné.
La "voix" libre aux grands groupes financiers
L'initiative dite muselière fait "véritablement entrer le loup
dans la bergerie", a estimé Bea Heim (PS/SO). Elle permettrait à
des groupes financiers importants de dominer l'opinion en menant
des campagnes mensongères à large échelle, sans qu'aucune instance
impartiale ne puisse mettre les choses au point dans le sens de la
majorité démocratiquement exprimée par le Parlement, selon
elle.
Les "16 millions de francs investis par l'UDC lors des dernières
élections fédérales ne sont qu'un avant-goût de ce qui va se
produire si l'initiative est acceptée", a jugé Bea Heim. Et de
citer encore les millions injectés par Santésuisse contre
l'initiative pour une caisse maladie unique et sociale.
ats/mej
Contre-projet imaginé par le Parlement
En guise de contre-projet, le Parlement a décidé de codifier dans une loi l'engagement du Conseil fédéral avant les votations.
"Il s'agit en quelque sorte de répondre, pour chaque votation et de manière stable, au droit à l'information des citoyens", a précisé le promoteur de la loi Didier Burkhalter (PRD/NE).
Le gouvernement ne voulait pourtant pas non plus de cette loi, qui le forcera à s'aligner sur la position des Chambres fédérales.
Le canton d'Uri a refusé l'initiative
Uri a rejeté le 24 février dernier par 66% des voix l'initiative dite muselière visant à interdire au gouvernement de faire de la "propagande" avant les votations.
Cette initiative était issue des rangs de l'UDC.