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CFF Cargo: grève maintenue à Bellinzone

L'assemblée du personnel a décidé de poursuivre la grève.
L'assemblée du personnel a décidé de poursuivre la grève.
Le Conseil d'administration des CFF a décidé dimanche de suspendre les mesures de restructuration planifiées à Bellinzone. «Insuffisant», jugent les ouvriers des ateliers tessinois qui ont plébiscité lundi la poursuite de la grève.

«Les propositions des CFF sont arrogantes, injustes et
insuffisantes», a dit Gianni Frizzo, président du comité de grève.
«Les mesures d'assainissement ne doivent pas être suspendues ou
gelées mais supprimées. Les emplois doivent tous être maintenus à
Bellinzone».

Le personnel des ateliers CFF de Bellinzone a donc décidé, à
l'unanimité, de ne pas interrompre le mouvement. Dans une
résolution adressée au Conseil fédéral, ils demandent purement et
simplement l'annulation des mesures d'assainissement prévues par
les CFF.



Rappelons qu'un débat parlementaire urgent est prévu mercredi au
Conseil national. Il sera retransmis en direct sur tsrinfo.ch et
tsr2. Une grande manifestation est prévue le même jour à Berne.

Syndicats engagés

Dans leur combat, les ouvriers peuvent clairement compter sur le
soutien des syndicats. Lundi à Berne, ceux-ci leur ont réitéré leur
soutien en conférence de presse. Contrairement à ce que prétendent
les CFF, la grève à Bellinzone et les arrêts de travail à Bienne et
Fribourg sont légaux, défendent les syndicalistes.



Ils estiment par ailleurs que les ouvrier ont respecté la
Convention collective de travail (CCT) ainsi que la paix du
travail. «La CCT nous impose certains devoirs mais nous donne aussi
des droits dont celui d'être correctement informés», a expliqué le
président du Syndicat du personnel des transports Pierre-Alain
Gentil. Et d'ajouter que ce droit a été «absolument méprisé» dans
ce dossier.

Les CFF restent sereins

Devant l'intransigeance des grévistes, les CFF restent sereins.
La suspension des mesures planifiées à Bellinzone reste de mise, a
indiqué lundi le porte-parole de l'ex-régie Roland Binz. Et
d'ajouter que «les CFF ont donné plusieurs signaux clairs en faveur
d'un dialogue constructif». «Nous comptons sur les bons
collaborateurs que nous avons à Bellinzone, nous avons hâte qu'ils
reviennent rapidement à la raison et retournent au travail», a-t-il
poursuivi.



Lors d'une séance extraordinaire qui s'est déroulée dimanche soir,
le conseil d'administration des CFF avait tenté de calmer jeu et
fait un pas en direction des ouvriers en suspendant l'application
des mesures planifiées à Bellinzone jusqu'au 9 mai 2008. En
contrepartie, il s'attendait cependant à ce que la grève se termine
ces prochains jours.



ats/tac

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Poursuivre le dialogue avec un médiateur?

Le conseil d'administration des CFF a souligné lundi qu'il souhaitait maintenir le dialogue.

Dans une lettre adressée aux ouvriers des ateliers tessinois, il stipule que «dans une situation difficile, un dialogue basé sur la confiance est la condition sine qua non à la recherche et à la concrétisation de solutions d'avenir acceptables par tous».

Il rappelle en outre l'offre d'organiser une table ronde, que les CFF ont faite aux syndicats et aux grévistes lors de la réunion des partenaires sociaux de samedi à Biasca (TI).

A la télévision alémanique SF, le patron de l'ex-régie Andreas Meyer a dit qu'il n'excluait pas non plus l'entrée en scène d'un médiateur.

Pour leur part, les syndicats ont annoncé qu'ils refusaient toute discussion de ce type tant que le patron des CFF Andreas Meyer n'obtenait pas «un mandat plus large» de la Confédération ou du Conseil d'administration.

«Nous ne voulons pas que Andreas Meyer sursoit à ces restructurations mais qu'il les retire», a précisé Pierre-Alain Gentil.

De leur côté, les grévistes ne se montrent pas non plus prêts à un compromis. L'assemblée des travailleurs a confirmé lundi «sa disponibilité à poursuivre le dialogue mais sans condition».

Elle demande aussi à la direction générale des CFF qu'elle s'engage à ne prendre «aucune mesure de rétorsion ni maintenant, ni à l'avenir contre les grévistes et de ne pas pénaliser les cadres qui ont participé à la grève».