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Gilles Meystre, de GastroVaud, est "ulcéré" par les mesures fédérales

Gilles Meystre. [RTS]
Les nouvelles mesures contre le coronavirus vont de nouveau toucher les restaurateurs: interview de Gilles Meystre (vidéo) / L'éclairage d'actualité / 8 min. / le 9 décembre 2020
"Nous sommes fâchés, ulcérés et dans une situation de totale indignation": Gilles Meystre, président de GastroVaud, n'a pas mâché ses mots mercredi pour fustiger les nouvelles restrictions annoncées par le Conseil fédéral.

"C'est la chienlit permanente et on punit deux fois les Romands", s'est indigné, dans La Matinale, le président de l’Association vaudoise des cafetiers, restaurateurs et hôteliers. Il déplore que l'on change les règles en permanence. Alors que les restaurants romands vont rouvrir jeudi, ils devront probablement déjà fermer leurs établissement le soir à 19h00 à partir de samedi.

Pourtant, les restaurateurs romands ont rempli leurs responsabilités, rappelle Gilles Meystre: ils ont fait des sacrifices, ils ont fermé le 4 novembre, ils ont passé leur temps à revendiquer des aides et à chercher des solutions avec leur bailleur, leurs fournisseurs et leurs collaborateurs.

Ils se sont ensuite préparés à la réouverture, en passant leurs commandes, en remplissant leurs réfrigérateurs, en décorant leurs restaurants et en accueillant des premières réservations. "Et puis paf!, deux jours avant la réouverture, on leur dit qu'à partir de vendredi, il se peut qu'ils ne puissent pas servir le soir. C'est juste un irrespect total de la branche et des Romands". Et d'ajouter: "C'est aussi une punition collective que les bons élèves que nous essayons d'être aujourd'hui n'acceptent pas".

"La restauration n'est pas un foyer d'infection"

Même s'il reconnaît que les courbes du nombre d'infections se sont inversées lorsque les restaurants ont été fermés, le président de GastroVaud relève qu'"il n'y a aucune donnée scientifique qui prouve aujourd'hui que la restauration est un noeud de foyers d'infection, ni qu'elle soit sanitairement plus compliquée que d'autres".

Il insiste sur le fait que la courbe s'aplatit en Suisse romande, parce que les gouvernements ont trouvé un équilibre entre des impératifs sanitaires, économiques et sociaux. "Nous disons donc aujourd'hui: 'Laissez-nous rouvrir sous conditions. Nous appliquons des règles sanitaires drastiques. Contrôlez-nous, mais laissez-nous prendre nos responsabilités, et que la Suisse alémanique en fasse autant!'".

Volonté d'un front commun des Romands

Interrogé sur la nécessité d'unifier le message et les règles dans toute la Suisse, le président de la faîtière vaudoise ne cache pas son incompréhension: "Il faut m'expliquer pourquoi, quand ça va mal en Suisse romande, on laisse faire la Suisse romande et on dit que la main est aux cantons, et le jour où la Suisse alémanique voit sa courbe augmenter de façon exponentielle, on veut reprendre la main".

S'agissant de la consultation qui s'achèvera vendredi, Gilles Meystre attend un front commun de tous les gouvernements romands. Il attend que les parlementaires ainsi que les deux conseillers fédéraux romands, Alain Berset et Guy Parmelin, se souviennent de leurs racines et de ce que les acteurs romands ont fait.

>> Lire aussi notre article : Le Conseil fédéral reprend la main et veut renforcer la lutte contre le Covid

Interview radio: Romaine Morard

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz

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Des "vraies" aides

Si la fermeture des restaurants à 19h00 se confirme, ce que Gilles Meystre qualifie de "coup d'assommoir final", il faudra, selon lui, accorder de "vraies aides, pas des 'peanuts', des aides à fonds perdus pour la branche, mais aussi pour tous ceux qui sont touchés indirectement par cette nouvelle fermeture".

En n'ayant plus que le service de midi, le président des restaurateurs n'est de loin pas convaincu qu'il vaille la peine de rouvrir les établissements. Et d'avertir que les faillites qui se dessinaient vont maintenant à coup sûr se confirmer. "Un plan de sauvetage national ambitieux s'impose aujourd'hui".