La Suisse compte 5041 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures et 87 décès

Une nuit d'intenses négociations va débuter à Berne. Le Conseil fédéral annoncera vendredi s'il limite les horaires d'ouverture des cafés-restaurants, alors que les cantons romands ont fait part de leur colère. A quelques heures du verdict, un compromis semble pouvoir se dessiner.

En effet, les cantons romands ont désormais un allié de poids: la commission de santé du Conseil national. Dans une lettre, ses élus appellent le Conseil fédéral à la retenue.

"Le Conseil fédéral doit adapter ses mesures à la situation pandémique propre à chaque canton", écrivent-ils, en appelant à ne pas imposer de nouvelles restrictions aux régions qui ont déjà pris des mesures efficaces.

En cas de mesures pour tout le pays, le Conseil fédéral n'exclut pas des dédommagements financiers pour les cantons romands.

>> Les explications dans le 19h30 :

>> L'analyse de Valérie Gillioz :

Après les nouvelles mesures avancées mardi par le Conseil fédéral, les décisions sont débattues dans tout le pays.

Quand peut-on parler d'une troisième vague? Il n'existe pas de définition épidémiologique stricte, estime Julien Riou, de l'Université de Berne.

Pour lui, la notion de vague est peut-être utile pour expliquer les fluctuations de l'épidémie au grand public, mais elle est aussi trompeuse dans la mesure où une vague donne l'impression de quelque chose de naturel et de complètement inéluctable.

>> Les explications dans Forum :

Les acteurs du secteur culturel, l'un des plus touchés par la pandémie, ressentent une grande injustice: alors que les remontées mécaniques pourront notamment rouvrir, les théâtres ou les musées resteront clos sous prétexte que ces activités seraient moins prioritaires pour l'économie.

Pourtant, au sens large, le monde culturel englobe près de 200'000 emplois en Suisse. Olivier Moeschler, sociologue de la culture à l'Université de Lausanne, a publié un rapport qui mesure le poids du secteur. Selon ses conclusions, la culture rapporte 15 milliards de francs chaque année, soit près de 2% du PIB.

>> Les explications dans Forum :

Selon le spécialiste, "personne ne conteste l'importance de la culture". Mais celle-ci est aujourd'hui valorisée pour sa dimension immatérielle.

"La culture, c'est cette économie à l'envers qui s'est construite contre le marché. Il y a un grand paradoxe. La culture est le bien le plus précieux qu'on a, mais il est impayable. En même temps, il y a des gens qui vivent et qui doivent vivre de la culture", explique Olivier Moeschler.

La Ville de Berne a décidé de fermer la nuit les week-ends la terrasse du Palais fédéral jusqu'à nouvel ordre. Le lieu était dernièrement le théâtre de rassemblements et de fêtes.

La municipalité a pris cette décision, après discussion avec la police cantonale bernoise et les autorités fédérales, a-t-elle indiqué jeudi. Samedi dernier, la police avait dû disperser environ 300 personnes, qui ne respectaient pas les distances sanitaires, à cet endroit.

A son arrivée, la patrouille de police avait aussi été confrontée à une bagarre entre plusieurs personnes. Elle a dû recourir à du spray au poivre pour interrompre la dispute. Un jeune homme a été interpellé pour contrôle puis relâché.

Réactivée le 19 octobre dernier pour répondre aux questions des Genevois sur la pandémie de Covid-19, la ligne verte 0800.909.400 sera prolongée en 2021. Afin d'assurer sa pérennité, plusieurs personnes à la recherche d'un emploi ont été recrutées.

Depuis sa remise en service au début de la deuxième vague, la ligne verte cantonale répond aux questions spécifiquement genevoises. En moins de deux mois, les téléphonistes ont répondu à près de 11'000 appels, a rapporté jeudi le Département de la sécurité, de l'emploi et de la santé (DSES).

Près de la moitié des questions portait sur les principes de quarantaine et d'isolement. Ce dans des situations telles qu'un retour d'un pays à risque ou sur la procédure à suivre en cas de suspicion d'une contamination, précise-t-il.

Le référendum contre la loi Covid-19 devrait aboutir. Les 50'000 signatures nécessaires ont été recueillies en un peu moins de deux mois, indique l'association "Les amis de la Constitution". Et d'autres feuilles de signatures continuent d'arriver.

Le porte-parole de l'association, Christoph Pfluger, contacté par l'agence Keystone-ATS, a confirmé jeudi les informations de Blick.ch: "Je suis certain que nous serons en mesure de faire aboutir ce référendum", a-t-il déclaré. Et d'ajouter que pour cela, l'expérience montre qu'il faut environ 55'000 signatures vérifiées par la Chancellerie fédérale.

Le comité référendaire veut empêcher que les pouvoirs d'urgence du Conseil fédéral pendant la pandémie soient légitimés rétroactivement et prolongés jusqu'à fin 2021. La loi Covid-19 est actuellement en vigueur, et le Parlement débat déjà d'une révision de la loi.

Le comité référendaire a jusqu'au 14 janvier 2021 pour recueillir d'autres signatures et les soumettre ensuite à la Chancellerie fédérale. Le vote n'aurait probablement pas lieu avant juin 2021. La loi serait alors déjà en vigueur depuis neuf mois.

Les exécutifs des villes de Lausanne et de Genève ont adressé une lettre commune à la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Ils ne peuvent accepter que des mesures aussi restrictives de lutte contre la pandémie soient imposées aux cantons romands et demandent des assouplissements du dispositif.

Le gouvernement fédéral a mis en consultation dès mardi soir toute une série de mesures visant à lutter contre le coronavirus. Reprenant la main, il envisage dès samedi des mesures pour toute la Suisse: fermeture des magasins et restaurants à 19h00, réunions privées limitées à cinq personnes et activités culturelles interdites.

Les deux Villes de l'arc lémanique sont préoccupées par l’évolution de la situation sanitaire. Elles reconnaissent le droit de la Confédération d’édicter des mesures uniformisées au niveau national, soulignent Grégoire Junod, syndic de la Ville de Lausanne et Sami Kanaan, maire de la Ville de Genève dans leur missive.

Mais les deux exécutifs ne peuvent accepter des mesures aussi restrictives, alors que les cantons romands ont assumé leurs responsabilités sanitaires tout en s’engageant auprès des milieux économiques. Ils appuient les revendications déjà formulées par six gouvernements cantonaux de Suisse romande.

Le canton de Berne veut que les stations de ski du canton, qui attirent de nombreux touristes, établissent également un plan de protection pour les secteurs situés hors des domaines skiables. Neuf communes sont concernées. Les autorisations accordées pourront être révoquées, en cas de détérioration sanitaire.

Le Conseil-exécutif bernois a décidé qu’à partir du 22 décembre les communes d'Adelboden, de Grindelwald, de Hasliberg, de Kandersteg, de Lauterbrunnen, de la Lenk, de Meiringen, de Saanen (Gessenay) et de Zweisimmen doivent avoir des capacités de tests suffisantes pour prendre en charge les personnes présentant des symptômes du Covid-19, a-t-il indiqué jeudi.

Les plans de protection des stations de sports d’hiver doivent en outre indiquer les capacités de transport et d’hébergement situées dans la commune pouvant être engagées si nécessaire pour les malades du Covid-19. Le canton soutiendra les stations de sports d’hiver dans la mesure de ses propres capacités, a-t-il précisé.

Une centaine de demandeurs d'emploi sera engagée sur les pistes de ski valaisannes pour renforcer la prévention et encourager les visiteurs à respecter les mesures sanitaires en vigueur. Baptisé Covid-Angel, ce projet est financé par le canton et l'Association des remontées mécaniques du Valais.

"La situation actuelle est délicate pour les sociétés de remontées mécaniques, maillon important du tourisme de montagne valaisan. La difficulté principale repose sur le respect et l’application stricts des concepts de protection sanitaires qui prévalent aujourd’hui", indique jeudi la Chancellerie dans un communiqué.

Dans cette optique, les "anges des pistes" auront pour mission "d’assurer la prévention des risques d’accident sur les pistes de ski" mais aussi de rappeler aux skieurs les mesures à respecter. Concrètement, ils seront responsables de la diffusion des messages d’information et de prévention, de l’organisation des flux de personnes entre les parkings et les remontées mécaniques ou encore de gérer les diverses files d’attente qui peuvent se former sur des domaines.

Alors que cette année 2020 est éprouvante pour beaucoup de monde, l'Office fédéral de la santé publique a décidé d'organiser ce jeudi une journée d'action pour la santé psychique en période de Covid, en en collaboration avec La Main Tendue, la SSR et d'autres médias.

>> Pour en savoir plus : Personnel soignant ou étudiants, le psychisme est mis à rude à épreuve avec la pandémie

Personnel soignant en arrêt maladie prolongé, tendances suicidaires chez les jeunes ou stress des étudiants, nombreuses sont les personnes concernées et de l'avis des spécialistes, il ne faut pas attendre pour demander de l'aide.

Les soignants sont évidemment en première ligne. Les établissements hospitaliers se disent ainsi très inquiets et confirment que le personnel est usé par plusieurs mois de pandémie, avec à la clé un taux d'absence toujours plus élevé. Aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), 9% du personnel était absent au mois de novembre, contre 5% l'an dernier à la même période.

La pandémie actuelle pourrait également faire des ravages chez les enfants et adolescents au niveau psychique. Les hôpitaux signalent un afflux de jeunes patients, tant en stationnaire qu'en ambulatoire. Un phénomène récurrent en automne, mais amplifié cette année.

A Malatavie, l'Unité de crise pour ados des Hôpitaux Universitaires de Genève, neuf tentatives de suicide ont été enregistrées en octobre et cinq en novembre, contre respectivement une et deux l'an dernier. Responsable de Malatavie, Anne Edan estime que les adolescents vont plus mal actuellement et qu'il ne faut pas hésiter à solliciter de l'aide dès qu'une famille, que ce soit l'adolescent ou le parent, voit que la situation devient dangereuse.

>> Le point avec la psychiatre Anne Edan dans le 12h45 :

>> L'OFSP rappelle aussi l'existence, pour ceux qui en ressentiraient le besoin de se confier, de La Main Tendue, qui offre une écoute attentive 24h/24 et 7 jours/7, au numéro de téléphone 143

L'Aéroport international de Genève essuiera une perte d'environ 130 millions de francs en 2020 en raison de l'impact négatif du coronavirus sur le trafic aérien. A ce stade, les mesures d'économies réalisées tout au long de cette année permettent de renoncer à un licenciement collectif, indique jeudi l'entreprise.

Par ailleurs, sur l'ensemble de l'année, la plateforme aéroportuaire anticipe une chute des passagers d'au moins 68% sur un an, ce qui correspond à 6 millions de personnes. Sur le seul mois de novembre, la baisse des passagers a atteint 90,9%.

Pour faire face à la crise sanitaire, l'entreprise a notamment eu recours au chômage partiel à partir de mi-mars. Sur la période d'avril à novembre, le niveau moyen de réduction de l'horaire de travail a atteint 28,5%.

>> Plus d'informations dans notre article : L'aéroport de Genève prévoit une perte de 130 millions de francs

La protection civile vaudoise soutient l'effort de cette deuxième vague de Covid-19. Jusqu'ici, plus de 18’000 jours de service ont déjà été réalisés. Les EMS vaudois, particulièrement touchés avec quelque 12% de personnel malade ou absent, sont très demandeurs de ce précieux soutien.

La Protection civile vaudoise est actuellement présente dans 44 EMS sur les 200 que compte le canton. Elle devrait renforcer encore sa présence dès la semaine prochaine.

>> Le reportage du 12h45 :

Les restaurants de cinq cantons romands ont rouvert leurs portes jeudi, mais dans une incertitude plus grande que jamais. Le Conseil fédéral pourrait rapidement les contraindre à fermer le soir à 19h00 et le dimanche.

>> Les précisions du 12h45 :

Les cantons de Vaud, Genève, Fribourg, Neuchâtel et du Jura ont convenu d'une harmonisation de la date de réouverture, avec fermeture des portes à 23h00 et même 18h30 pour les établissements de l'Arc jurassien qui ne font pas à manger. Le Valais, de son côté, a décidé de maintenir son dispositif de restrictions sanitaires, en l'état, jusqu'au 13 décembre compris.

Ce redémarrage se déroule dans un strict cadre sanitaire, avec obligation de consommer assis et de fournir ses coordonnées pour le traçage. Il ne peut y avoir que quatre personnes au maximum par table et les établissements doivent rester fermés entre 23h00 et 06h00 du matin.

>> Le reportage de Gaël Klein au restaurant La Croix Blanche à Delémont dans le 12h30 :

RTS - Gaël Klein

Face à la menace d'une fermeture à 19h00, la patronne du café du Gothard à Fribourg, Muriel Hauser, ne cache pas sa perplexité: "Tout ce qu'il nous reste c'est de l'espoir. Il faut être conscients que, si le Conseil fédéral ne revient pas en arrière, la majorité de nos établissements vont fermer. Nous ne pouvons pas travailler seulement avec le service de midi", confie-t-elle jeudi dans le 12h30.

>> L'interview de Muriel Hauser, présidente de GastroFribourg, dans le 12h30 :

RTS

>> Lire aussi : Les restaurants romands ont rouvert, mais l'incertitude reste vive

Près de 100'000 personnes ont signé la pétition en ligne "19h.ch" pour protester contre les mesures voulues par le Conseil fédéral, en particulier la fermeture des établissements à 19 heures.

Lancée mardi, elle a été victime d'un piratage cette nuit. Mais les organisateurs ont depuis vérifié l'ensemble des adresses et totalisent plus de 95'000 signatures valides.

Marc Rosset, le fondateur de la Semaine du Goût à l'origine de la démarche, est surpris par l'ampleur du soutien recueilli. Autant de signatures permet d'envoyer un signal au gouvernement: "Dire que cette décision ferait énormément de mécontents". Il précise qu'aucune suite n'est prévue au mouvement pour l'instant. "C'était l'occasion de permettre aussi à la population de faire valoir son point de vue", alors que le Conseil fédéral est actuellement en train de consulter les cantons.

La liste des signatures, accompagnée d'une lettre de doléances, sera envoyée cet après-midi au Conseil fédéral.

>> Ecouter l'interview de Marc Rosset dans le 12h30 :

Keystone - Anthony Anex

Avec la forte progression du télétravail liée à la pandémie de coronavirus, la demande de surfaces de bureaux est en nette baisse, indique une étude de Credit Suisse publiée jeudi. Près de 700'000 mètres carrés vont être boudés entre 2020 et 2021.

Selon les économistes de Credit Suisse, ce recul de la demande est dû à la crise sanitaire et est lié à deux facteurs: la progression du télétravail, ainsi que la nécessité pour les entreprises de faire des économies. Certaines attendent donc avant de louer de nouveaux locaux.

Selon Credit Suisse, ces changements de mode de travail vont réduire la demande en surfaces de bureaux d'environ 15% dans les dix prochaines années.

>> Les précisions du 12h30 :

Keystone/DPA - Roland Holschneider

>> En lire plus : Avec la crise sanitaire, la demande de surfaces de bureaux en forte baisse

La Suisse compte jeudi 5041 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique. On dénombre 87 décès supplémentaires, tandis que 212 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 33'067 tests ont été transmis. Le taux de positivité s'élève à 15,24%. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 52'598. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 608 nouvelles infections pour 100'000 habitants.

Depuis le début de la pandémie, 368'695 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 2'985'976 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 5290 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 14'965.

La commission de la santé publique du National s'oppose aux mesures jugées excessives du Conseil fédéral pour freiner la propagation du Covid. Elle demande au gouvernement de limiter les nouvelles restrictions aux cantons où la situation épidémiologique l'exige.

La commission a envoyé une lettre en ce sens au Conseil fédéral, a-t-elle fait savoir jeudi. Avant d'adopter de nouvelles mesures, le Conseil fédéral devrait d'abord évaluer l’efficacité des mesures annoncées ces derniers jours par les cantons. Le gouvernement devrait en outre limiter les mesures de la Confédération aux cantons où la pandémie présente une évolution préoccupante. Par exemple lorsque le nombre des infections augmente durablement et de façon exponentielle ou lorsqu’on estime objectivement que le système de santé a atteint ses limites.

Alors que le Conseil fédéral devrait confirmer vendredi de nouvelles mesures pour le secteur de la restauration et celui de la vente, la commission lui demande que ces secteurs ne doivent pas fermer à 19h00 déjà. Ils devraient pouvoir rester ouverts au moins jusqu’à 22h00. Quant à la fermeture prévue pour les dimanches, une restriction qui toucherait particulièrement la restauration et le commerce de détail, la commission demande d’y renoncer.

En pleine polémique politique sur de nouvelles mesures à prendre face à la situation pandémique, le professeur Didier Pittet replace le débat dans son cadre sanitaire.

Interrogé jeudi dans La Matinale, le médecin-chef du Service prévention et contrôle des infections aux Hôpitaux Universitaires de Genève rappelle qu'on a vécu "une deuxième vague beaucoup plus importante que la première", notamment "parce que le taux et le nombre de personnes qui demeurent contaminées sont extrêmement importants".

Et si on en est arrivé à une telle situation en Suisse, c'est parce que le virus est devenu hyper-endémique, relève ce spécialiste. "Cela veut dire qu'il est partout et donc le risque de s'infecter est constamment présent".

Beaucoup de retard avec les tests

Avec toutes les mesures imposées en Suisse romande, pourquoi n'est-on pas arrivés à un meilleur résultat? "Souvenez-vous de ceci", répond Didier Pittet: "chaque fois qu'on diagnostique un cas, il y en a deux qu'on ne diagnostique pas". Et de rappeler que la Suisse a pris beaucoup de retard avec le test de la population.

Un autre élément très important, rappelle Didier Pittet, ce sont mesures prises. "On les a mises en place, mais sont-elles respectées?", interroge-t-il. "Elles ne le sont souvent que mal, parfois elles ne le sont pas du tout. E c'est ça qu'il faut bien comprendre: pour limiter la transmission, c'est les mêmes mesures qu'on répète toujours - et je m'en excuse! - hygiène des mains, distance sociale, masque quand c'est nécessaire".

>> L'interview de Didier Pittet dans La Matinale :

>> Lire aussi : Didier Pittet: "Le virus est devenu hyper-endémique, il est partout"

Interrogé dans La Matinale, le conseiller national Philippe Nantermod regrette la réaction tardive du Conseil fédéral, qui a décidé cette semaine de reprendre la main.

"Je pense que c'est un peu trop tard pour appuyer sur la pédale des freins, parce que ça fait un mois et demi qu'on attendait ça en Suisse romande, que le message était envoyé par les cantons romands", souligne le PLR valaisan. "La Confédération a dit non, chaque canton doit se débrouiller. Et maintenant que la situation frémit un peu de l'autre côté de la Sarine, on prend des mesures sur le plan fédéral."

Le parlementaire ne s'oppose pas à des mesures nationales, mais déplore l'absence de nuances dans le message du Conseil fédéral: "On ne distingue pas les cantons qui ont tout fermé depuis un mois, on ne distingue pas les régions en fonction de la situation pandémique". Résultat, dit Philippe Nantermod, "il n'y a pas d'adhésion de la population et même pas d'adhésion des gouvernements cantonaux".

>> L'interview de Philippe Nantermod :

Et si les Romands avaient tort de vouloir maintenir coûte que coûte leurs plans de déconfinement des restaurants et des lieux de culture? La question se pose, car selon des informations de la RTS, plusieurs médecins cantonaux romands ont alerté en vain leurs gouvernements respectifs qu’il était prématuré d'assouplir les règles anti-Covid.

Les appels à la prudence émis par les épidémiologistes et relayés à l'interne par les médecins cantonaux d'au moins trois cantons romands n’ont pas été suffisamment écoutés par les décideurs politiques, indique une source médicale. Président de la Conférence latine des affaires sanitaires et sociales, le Neuchâtelois Laurent Kurth reconnaît que des tensions ont existé entre différentes approches, mais il défend le compromis trouvé.

La part de concessions à faire sur le pur facteur épidémiologique est au centre des négociations en cours avec le Conseil fédéral. Laurent Kurth veut croire que l'équilibre trouvé par les Romands s'imposera. Réponse du Conseil fédéral attendue vendredi.

>> Le sujet de La Matinale :

KEYSTONE - Jean-Christophe Bott

L'exploitant aéroportuaire Flughafen Zürich a continué à souffrir en novembre de la chute du trafic aérien causée par la pandémie. Le nombre de passagers locaux a fondu de 86,7%  et le nombre de personnes transitant par cet aéroport a dévissé de 94,5%.

Au total, Flughafen Zürich a recensé 245'187 passagers soit une baisse de 89%.

Le nombre de mouvements d'avions pour a sa part a baissé de 71,5% à 5660 et le nombre moyen de passagers par avion a reculé de 44,3% en comparaison annuelle. Quant au taux d'occupation des sièges, il a diminué de 34,5%.

Les restaurants peuvent rouvrir jeudi dans les cantons de Genève, Vaud, Fribourg, Neuchâtel et du Jura, avec au menu un service de midi et un service du soir. Mais les nouvelles mesures voulues par le Conseil fédéral mardi pourraient leur imposer un nouveau coup de frein, avec une fermeture à 19 heures, dès samedi.

Dans le milieu les réactions sont vives alors que le climat de travail est plus incertain que jamais. Exemple au Café Suisse à Bex, dans le Chablais vaudois, une adresse gastronomique où Julie Rausis est allée prendre la température 24 heures avant la réouverture.

"Depuis ce matin c'est un peu Bagdad", dit en riant la cheffe Marie Robert, "parce qu'on était très contents de rouvrir, on s'est créé des nouvelles idées pour l'année prochaine, on a lancé la machine en se disant que cette fois-ci c'était la bonne. On a acheté beaucoup de marchandises. On était complet de la réouverture jusqu'à la fin de l'année. Et finalement, on se dit qu'on va encore une fois perdre toute notre marchandise."

>> Le reportage de Julie Rausis au Café Suisse, à Bex (VD) :

cafe-suisse.ch

Les gouvernements de six cantons romands regrettent les nouvelles restrictions liées au Covid-19, mises en consultation par le Conseil fédéral. Ils l'ont indiqué mercredi dans un communiqué commun. Vaud, Fribourg, Neuchâtel, Valais, Jura et Berne expriment leur désaccord sur l’ampleur du nouveau dispositif et regrettent la manière avec laquelle celui-ci a été préparé. Ils en appellent à l’instauration d’un dialogue confédéral dès le mois de janvier.

Le canton de Genève ne s'est pas associé au communiqué commun des cantons romands regrettant les nouvelles restrictions mises en consultation par le Conseil fédéral. Lors d'une conférence de presse mercredi, la présidente Anne Emery-Torracinta s'est cependant montrée surprise par le timing et la forme des annonces de Berne.

Dans La Matinale, la conseillère d'Etat explique que son canton n'a pas voulu réagir de manière précipitée.

Son collègue Mauro Poggia a lui déploré mercredi que le problème soit perçu comme national quand la Suisse alémanique est touchée, mais que local quand c'est la Suisse romande qui est concernée.

>> L'interview d'Anne Emery-Torracinta dans La Matinale :

KEYSTONE - Martial Trezzini

Les gouvernements de six cantons romands (Fribourg, Vaud, Neuchâtel, Valais, Jura et Berne) regrettent mercredi que des dispositions aussi restrictives soient imposées à des cantons "qui ont pris leurs responsabilités".

>> Le sujet du 19h30 :

>> Pour plus de détails : Six cantons romands unis contre les nouvelles mesures du Conseil fédéral et Ils réagissaient à l'annonce du Conseil fédéral de mardi

, qui a mis en consultation toute une série de mesures visant à lutter contre le coronavirus. Il reprend la main et envisage dès samedi des mesures pour toute la Suisse.

Philippe Leuba, conseiller d'Etat vaudois en charge de l'économie et du sport, s'est dit très surpris au micro de Forum: "Les annonces d'hier ont été un choc pour les gouvernements cantonaux, un choc pour les milieux directement concernés", insiste-t-il.

"Il n'a pas été tenu compte des efforts considérables, extrêmement pénibles, consentis par les populations concernées et les gouvernements d'un certain nombre de cantons suisses qui ont pris des mesures à l'appel du Conseil fédéral. Et qui ont assumé leurs responsabilités", ajoute-t-il. "Et dans le projet de décisions annoncé mardi soir, il n'est fait aucune différence entre les cantons qui ont pris des mesures et ceux qui n'en ont pas prises".

>> L'interview de Philippe Leuba dans Forum :

>> Le débat de Forum: le Covid-19 aura-t-il raison du fédéralisme? :

L'épidémie de coronavirus gagne à nouveau du terrain en Suisse. Entre la dernière semaine de novembre et la première de décembre, le nombre de nouvelles infections a augmenté de 3%, soit environ 1000 cas de plus en une semaine.

Cette stagnation à haut niveau a poussé le Conseil fédéral à annoncer mardi soir de nouvelles mesures, qui ont provoqué un tollé en Suisse romande. Car, pour une fois, la situation s'est inversée dans le pays.

La hausse des infections à l'échelle du pays intervient alors que leur nombre diminue dans les cantons romands. Après avoir atteint des records européens, la situation s'améliore petit à petit suite aux mesures appliquées depuis la fin du moins d'octobre.

C'est maintenant le reste du pays qui compte le plus de contaminations, comme le montre le graphique ci-dessous.

>> L'analyse en détail : Le "Coronagraben" s'inverse, la Suisse romande moins touchée par le Covid

>> Ecouter aussi le sujet de Forum :

Keystone - Laurent Gillieron

Certains cantons alémaniques saluent la décision du Conseil fédéral de reprendre la main en édictant des mesures plus strictes. C'est le cas notamment en Argovie et à Schwyz. St-Gall va même plus loin et demande le retour de la situation extraordinaire.

Mais à Zurich par exemple, les autorités se disent surprises et irritées. Il faut dire qu'elles venaient tout juste de renforcer leurs mesures de lutte contre le coronavirus. Avec fermeture des restaurants à 22h00 par exemple.

>> Lire à ce propos : Plusieurs cantons alémaniques serrent la vis contre la recrudescence des cas

>> Le sujet de Forum :

>> Voir aussi les réactions des parlementaires alémaniques au Palais fédéral dans le 19h30 :

Le trafic ferroviaire devrait reprendre entre l'Italie et la Suisse. C'est le résultat de l'appel mercredi entre la ministre italienne des Infrastructures et des Transports, Paola De Micheli, et la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga.

Les trains Eurocity continueront à circuler entre la Suisse et l'Italie, mais en nombre réduit, ont indiqué les CFF. Au moins une correspondance par jour est garantie au départ de Zurich (07h10), Bâle (11h28) et Genève (07h39).

A partir de jeudi, les frontaliers se rendant au Tessin pour le travail devront changer de train à Chiasso, où s'arrêtent les lignes italiennes et suisses. Les trains Tilo reprendront toutefois le service transfrontalier dès que possible.

Contrôles sanitaires en cause

Les contrôles sanitaires exigés par le gouvernement italien seront effectués dans les gares de Chiasso et de Domodossola par le personnel italien.

Les contrôles sanitaires sont plus difficiles pour les trains régionaux Tilo. Ceux-ci ne peuvent pas être effectués à chacun des nombreux arrêts que compte le réseau.

Voilà pourquoi les trains régionaux italiens ne circuleront que jusqu'à Chiasso à partir de jeudi, souligne le communiqué. Les frontaliers devront alors prendre les trains Tilo.

>> Retour sur les causes de l'interruption de trafic : Un décret italien suspend les liaisons ferroviaires avec la Suisse

Les restaurateurs vaudois du collectif #quivapayerladdition oscillent entre colère, désespoir et lassitude, après les récentes annonces du Conseil fédéral. Ils ont hésité à venir manifester jeudi à Berne. Ils préfèrent finalement "faire leur métier" et rouvrir comme prévu le 10 décembre. Mais ils exigent du canton des dédommagements.

>> Voir le reportage du 19h30 :

"Des restaurateurs sont en colère. D'autres en ont marre. On est malmenés au gré des interventions des uns et des autres. Des gens sont en rupture mentale. J'ai peur: Je connais quelques cas où c'est le désespoir, des années de travail englouties", a confié mercredi Frédérique Beauvois, cofondatrice du collectif.

Mercredi soir, le Conseil fédéral a annoncé qu'il envisage de fermer tous les restaurants dès 19h00, plus le dimanche. Cette mesure, parmi d'autres, est en consultation auprès des cantons jusqu'à vendredi. Elle constitue un coup de massue pour les restaurateurs qui se verraient privés du service du soir avant les Fêtes. D'autant plus que ces restaurants, actuellement fermés, peuvent rouvrir jeudi.

>> Les secteurs de la restauration et de la culture sont les premiers touchés par les nouvelles mesures. Les précisions dans Forum :

RTS - RTS

"Une baffe"

"On s'est pris une baffe", reconnaît Frédérique Beauvois. "Au milieu de ce grand jeu politique, il y a nous les restaurateurs qui crevons dans l'indifférence", écrit le collectif dans un tract qui sera remis aux députés vaudois. La branche en appelle au Conseil d'Etat vaudois: si les aides n'interviennent pas avant la fin de l'année, c'est tout un secteur économique qui sera détruit.

>> Ecouter le sujet du 12h30 consacré à la réaction des patrons romands :

Keystone - Peter Klaunzer

La Suisse compte mercredi 5086 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). 87 décès supplémentaires sont à déplorer et 190 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 34'034 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 14,94%. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 51'890. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 600,25 nouvelles infections pour 100'000 habitants.

Depuis le début de la pandémie, 363'654 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 2'952'909 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 5203 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 14753.

Le pays dénombre par ailleurs 12'187 personnes en isolement et 11'893 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 142 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

L'Office fédéral de la santé publique a fait état jeudi de 5041 cas supplémentaires de Covid-19 en 24 heures. Un total de 87 décès sont à déplorer et 212 malades ont été hospitalisés. Le taux de positivité s'élève à 15,24%.

>> Retour sur la journée de mardi : La Suisse compte 5041 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures et 87 décès