Il faudra ainsi voir s'il n'est pas judicieux de concentrer la
maintenance des locomotives électriques à Bellinzone au lieu
d'Yverdon-les-Bains (VD), a affirmé le directeur des CFF Andreas
Meyer dans des entretiens à divers médias, en marge du débat
spécial des Chambres mercredi après-midi.
Des propos qui n'ont pas manqué de susciter l'inquiétude des
employés vaudois. Sans doute sans raison, selon les CFF. "En disant
cela, Andreas Meyer a voulu montrer qu'il n'y a aucun tabou et
qu'il est ouvert à tout" dans le cadre de négociations avec les
grévistes, a précisé jeudi le porte-parole de l'ex-régie Jean-Louis
Scherz.
Jouer cartes sur table
Pour Andreas Meyer, lors des prochaines discussions, il s'agira
"de jouer cartes sur table, de présenter tous les scénarii
envisagés et d'expliquer pourquoi certaines décisions ont été
prises". Selon Jean-Louis Scherz, il ne faut pas s'attendre à un
changement de stratégie. Tant que les chiffres et faits parlent
aussi nettement en faveur d'Yverdon, les ateliers ne sont pas
menacés.
Le syndicat du personnel des transports n'a eu connaissance
d'aucun projet allant en ce sens, a expliqué son président
Pierre-Alain Gentil. Dans tous les cas, "nous refuserons de jouer
un site contre un autre".
Yverdon condamne
Dans un communiqué, l'exécutif yverdonnois a aussi déploré
"fermement la situation de mise en concurrence des régions
concernées par la restructuration".
Il y a deux semaines, les CFF ont annoncé la suppression de 401
emplois chez CFF Cargo, dont 126 dans les ateliers de Bellinzone.
Près de 200 autres devraient être transférés, dont 26 du Tessin
vers Yverdon. Les employés tessinois avaient alors immédiatemment
cessé de travailler.
ats/boi/cab
La grève continue à Bellinzone
L'assemblée du personnel de CFF Cargo à Bellinzone a décidé jeudi après-midi de poursuivre leur grève.
Les 430 employés exigent des CFF des garanties précises pour l'avenir du site tessinois.
Des discussions auront lieu vendredi avec la direction.
"On va écouter ce que les chefs des CFF ont à dire", a expliqué Gianni Frizzo, président du comité de grève.
Gianni Frizzo considère comme un signal positif les propos tenus par Moritz Leuenberger mercredi.
Le ministre des transports a dit devant le Conseil national que les CFF discuteraient avec les employés en grève dans un esprit d'ouverture.
Les grévistes exigent toujours que CFF Cargo renonce aux suppressions d'emploi prévues aux ateliers de Bellinzone.
Déçus, les CFF ont immédiatement réitéré leur appel "à la raison et à la reprise du travail".
La direction a fait preuve de sa volonté de négocier de façon ouverte et la grève coûte quelque 250'000 francs par jour à l'entreprise, a rappelé Roland Binz, porte-parole de l'ex-régie fédérale.
Soutien populaire
Forts de la manifestation qui a rassemblé 4000 personnes à Berne mercredi, les employés peuvent compter sur un large soutien de la population et des politiciens. Le fonds de solidarité a déjà été alimenté à hauteur de 750'000 francs, selon lui.
Durant les fêtes de Pâques, les ateliers de Bellinzone accueilleront différentes manifestations culturelles, comme des concerts ou des lectures. Dimanche, la messe y sera célébrée par l'évêque de Lugano Pier Giacomo Grampa.