Dans une lettre, les hôpitaux de Bâle, Berne, Zurich, Lausanne et Genève ont fait part de "leur grande inquiétude quant à la situation actuelle": les lits dans les unités de soins intensifs se raréfient, le personnel infirmier a atteint son point de rupture, rapporte le journal.
Depuis octobre, les hôpitaux universitaires ont en outre reporté plus de 4000 opérations. "Des questions éthiques vont se poser", avertit Uwe E. Jocham, directeur de l'Hôpital de l'Île à Berne.
Les directeurs des hôpitaux craignent qu'il y ait une troisième vague après Noël et que le système hospitalier ne s'effondre. Ils demandent donc une intervention plus stricte du Conseil fédéral.
Nous ne pourrons pas assumer une troisième vague.
"Le nombre de patients Covid au CHUV, 240, reste très important et ne diminue que lentement", confirme le directeur du CHUV Philippe Eckert dans le 19h30 samedi. "C'est beaucoup plus que lors de la première vague ce printemps", précise-t-il. "Nos collaborateurs sont fatigués, lassés. C'est une charge énorme qu'ils assument", souligne le responsable.
Pour le directeur du CHUV, il faut être prêt à de nouvelles fermetures et mesures si la pandémie repart. "Nous ne pourrons pas assumer un rebond ou une troisième vague. Nous ne pourrons pas ouvrir des unités supplémentaires: avec la fatigue de nos collaborateurs, nous risquons un effondrement du système hospitalier", insiste-t-il. Et d'appeler au respect strict des gestes barrières par la population dans les jours à venir, ainsi qu'à une surveillance accrue de la pandémie, notamment via le traçage.
A l'hôpital universitaire de Zurich, il ne reste plus que trois lits de libres aux soins intensifs, relèvent de leur côté les responsables de l'établissement. Trois médecins-chefs zurichois mettent également en garde contre un effondrement des hôpitaux dans la NZZ am Sonntag. "Le système de santé est déjà surchargé. Depuis des semaines", soulignent Urs Karrer, médecin-chef de l'hôpital cantonal de Winterthour, Huldrych Günthard, professeur d'infectiologie à l'hôpital universitaire de Zurich, et Gerhard Eich, infectiologue en chef à l'hôpital Triemli.
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kkub avec ats