Lorsqu'elle a fêté ses 112 ans l'an dernier, Rosa Rein avait
quelques problèmes de vue et d'ouïe mais parvenait encore à se
déplacer seule. Elle avait attendu 2001 et une chute pour accepter
d'entrer dans l'établissement pour personnes âgées de
Lugano-Paradiso.
Née le 24 mars 1897 à Dzietzkowitz, en actuelle Pologne, Rosa Rein
a grandi dans une famille juive d'agriculteurs aisés. Ses parents
employaient 24 ouvriers.
Elle a fui l'Allemagne
Bonne élève, elle a fréquenté l'école supérieure, ce qui n'était
pas évident à cette époque pour une femme. Avec son premier mari,
un Allemand qu'elle a épousé en 1935 lorsqu'elle avait déjà 38 ans,
elle a tenu un commerce de textile. En 1938, le couple a fui
l'Allemagne après la "nuit de cristal" pour se réfugier au
Brésil.
Après la mort de son père suite à une maladie, sa mère perd la vie
dans un camp de concentration. La vieille dame n'évoquait pas
facilement cette époque sombre de son existence. Elle conservait
cependant une photo de ses parents, suspendue au-dessus de son
lit.
Deux fois veuve
Rosa a perdu son premier mari au Brésil. En 1949, elle a convolé
en secondes noces et voyagé dans le monde entier avec son deuxième
époux. En 1964, après une halte à Gênes (I), le couple décide de
visiter la Suisse.
Au Tessin, les époux tombent amoureux de Paradiso, ce quartier de
Lugano au pied du Monte San Salvatore et au bord du lac. Ils s'y
installent le 15 décembre de la même année.
En 1973, Rosa Rein devient veuve pour la seconde fois. Elle n'a
pas eu d'enfant de ses deux unions mais des neveux et cousins en
Angleterre, en Israël et en Californie notamment.
ats/boi
Une des plus vieilles Européennes
A en croire l'encyclopédie électronique Wikipedia qui lui consacre quelques lignes, Rosa Rein n'était pas seulement la plus vieille habitante de Suisse mais sûrement aussi l'une des plus âgées d'Europe.
Elle était très certainement une des dernières personnes vivantes à avoir vu le jour au 19e siècle.