Réuni mercredi, le conseil d'administration a décidé de
maintenir la suspension des mesures de restructuration des ateliers
de CFF Cargo à Bellinzone. Il a de plus démenti les rumeurs
concernant le site d'Yverdon.
Une ouverture
«Notre but n'est pas de démontrer à tout prix que nous avions
raison», a déclaré le président du conseil d'administration des CFF
Thierry Lalive d'Epinay. «Il est possible que nous revenions sur
notre décision. La condition préalable reste toutefois que nous
disposions de tous les chiffres et arguments dont le comité de
grève dispose».
Ces travaux devraient durer environ deux mois. Mais un éventuel
changement de cap ne sera envisagé que si une exploitation durable
et rentable du site est assurée, et s'il permet un résultat annuel
positif, insistent les CFF.
Mandat de négociation élargi
Notre but n'est pas
de démontrer à tout prix que nous avions raison
Thierry Lalive d'Epinay
Le
conseil d'administration a accordé à la direction de CFF Cargo un
mandat de négociation élargi. Le patron de la compagnie ferroviaire
Andreas Meyer s'en est réjoui. «Nous devons faire un petit pas. Il
n'est pas possible d'éviter les négociations», a-t-il dit.
«Il y aura des garanties minimales», a dit Thierry Lalive
d'Epinay. Il a par ailleurs évoqué un possible échelonnement des
mesures. L'ex-régie a appelé les grévistes à interrompre leur
mouvement «illégal» et à participer à des discussions ouvertes à la
table ronde.
Ce pas des CFF a été salué par le Département des transports
(DETEC). «Cela correspond aux propositions de Moritz Leuenberger»,
a dit le porte-parole Daniel Bach.
Le conseil d'administration des CFF a également rassuré le
personnel du site d'Yverdon. Il a démenti le possible transfert de
l'entretien lourd des locomotives électriques de leurs ateliers à
Bellinzone. Ce scénario avait été analysé mais avait été clairement
rejeté.
Réunion à Bellinzone jeudi
Au Tessin, les grévistes analyseront la nouvelle situation
jeudi. Ils veulent d'abord lire noir sur blanc les propositions et
ensuite discuter entre eux. Ils exigent la garantie qu'aucun emploi
ne sera supprimé dans les ateliers de Bellinzone.
Les employés ont reçu mercredi le soutien des présidents cantonaux
du PRD, du PDC, de l'UDC, de la Lega, du PS et des Verts, qui ont
adressé une lettre ouverte au Conseil fédéral pour lui demander de
faire pression sur le conseil d'administration des CFF afin qu'il
retire son projet.
ats/cer
Pas d'intervention de la Confédération
Mardi, les grévistes tessinois ont décidé de reconduire le débrayage à Bellinzone.
Parallèlement, Moritz Leuenberger a renvoyé les parties dos à dos dans le conflit. Le conseiller fédéral a réitéré son appel aux employés à cesser leur grève et a demandé au conseil d'administration de l'entreprise de revoir sa position et de réexaminer toutes les mesures annoncées.
Mais pas question pour la Confédération d'intervenir directement à ce stade. La nomination d'un médiateur n'est pas non plus à l'ordre du jour.
Les grévistes au service des communes
Mercredi, les employés du site de Bellinzone ont décidé de se mettre à disposition des communes pour des travaux d'intérêt public. La ville de Bellinzone et la commune de Biasca leur ont déjà répondu favorablement.
Un groupe de grévistes prendra part jeudi et vendredi à des opérations de récolte de déchets dans des forêts et des lits de cours d'eau. Une autre équipe s'occupera de l'entretien de véhicules municipaux. Une quarantaine de grévistes seront mobilisés au total.
Ils entendent ainsi exprimer leurs remerciements pour la solidarité dont ont fait preuve la population et les institutions tessinoises, indique un communiqué des grévistes.