Le président du gouvernement bernois fait référence à la lettre de cinq hôpitaux universitaires adressée à Alain Berset, dans laquelle les directeurs des établissements demandent une intervention plus stricte du Conseil fédéral.
Pour Pierre Alain Schnegg, la situation est "sérieuse" et "certaines mesures vont être nécessaires". Si le ministre en charge de la santé ne dit pas clairement quelles restrictions sont envisagées, il évoque sans détour le secteur de la restauration.
"Les restaurateurs de mon canton ne sont pas très contents de la fermeture à 19h00, certains demandent même que nous ayons plutôt l'honnêteté de les fermer complètement. Est-ce que c'est la bonne mesure? Est-ce qu'il faut le faire avant Noël ou juste après? C'est quelque chose qui va être tranché dans les prochaines heures, voire les prochains jours", révèle-t-il.
"Les concepts de sécurité ont leurs limites"
Contrairement à la Suisse romande, le canton de Berne n'a pas totalement fermé ses restaurants début novembre. Une limite de 100 personnes par établissement a été mise en place.
"Nos chiffres ont bien diminué, mais plus lentement que ceux de la Suisse romande. Cela démontre que partout où nous avons fermé nous avons réussi à faire diminuer le nombre de cas. Mais la gastronomie génère malheureusement des infections", explique l'élu du Jura bernois.
Pierre Alain Schnegg ne blâme pas pour autant les restaurateurs. "Ce n'est pas nécessairement leur responsabilité. Le virus se répand rapidement et les concepts de sécurité ont leurs limites. Nous devons en tenir compte pour les prochaines mesures que nous devrons prendre."
Préserver la sphère privée
En ce qui concerne d'autres mesures, le conseiller d'Etat indique ne pas souhaiter modifier la limite de dix personnes pour les réunions privées.
"J'aimerais ne pas devoir intervenir encore plus durement dans la sphère privée en limitant le nombre de ménages qui se retrouvent. Ce sont des mesures extrêmement difficiles à contrôler, qui touchent au coeur même des familles, des personnes", avance Pierre Alain Schnegg.
Propos recueillis par David Berger
Texte web: Guillaume Martinez
"Des problèmes montés en épingle"
L'épidémie de Covid-19 en Suisse a révélé un véritable "Coronagraben" entre la région alémanique et romande, que ce soit en termes d'infections ou de mesures prises par les cantons. Des différences qui ont parfois été sources de polémiques.
"On a peut-être un peu tendance à monter en épingle certains problèmes. J'ai plutôt l'impression qu'on se comprend relativement bien mais qu'on fait face à des situations extrêmement différentes. Nous avons beaucoup plus à profiter des expériences des uns et des autres plutôt que de chercher les quelques points qui pourraient éventuellement nous séparer", assure Pierre Alain Schnegg.