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USS: pas de salaires en dessous de 3500 fr.

La transparence des salaires n'est pas entrée dans les moeurs
Les salaires minimaux actuels sont insuffisants, estime l'USS.
Dix ans après une première campagne pour des salaires minimaux de 3'000 francs, l'Union syndicale suisse (USS) veut élever la barre pour couvrir le renchérissement du coût de la vie.

Au minimum 3'500 francs bruts sont nécessaires pour vivre,
estime L'USS. Le syndicat dresse un bilan positif de la campagne
lancée en 1998. Mais, dix ans plus tard, il faut adapter les
chiffres aux réalités actuelles, a affirmé le président de l'USS,
le conseiller national Paul Rechsteiner (PS/SG), lors d'une
conférence de presse mardi à Berne.

Le président de l'USS, a relevé que la première campagne a porté
des fruits, grâce aux conventions collectives de travail (CCT), par
exemple dans le commerce de détail ou l'hôtellerie/restauration.
Dans ce dernier secteur, le salaire minimal est actuellement de
3.300 francs contre 2.350 francs en 1998. Les géants de la
distribution Coop et Migros ont aussi fait un effort. La proportion
de personnes gagnant moins de 3.000 francs par mois a passé de 8,9%
en 1998 à 3,7% en 2006.

De nouveaux objectifs

Dans sa nouvelle campagne, l'USS veut également s'attaquer aux
salaires des personnes au bénéfice d'une formation professionnelle.
Elle souhaite fixer le seuil minimal à 4500 francs bruts. Les
syndicats espèrent ainsi rendre les apprentissages plus attrayants.
En effet, dans de nombreuses branches, les personnes qui ont fait
un apprentissage ne gagnent pas beaucoup plus qu'une personne sans
formation, affirme l'USS.



Pour atteindre ces objectifs, les nouveaux salaires minimaux
seront négociés dans le cadre des conventions collectives de
travail (CCT). Dans les branches qui n'ont pas de contrat
collectif, la loi imposera des salaires minimaux dans des contrats
type. Cela sera rendu possible par les mesures d'accompagnement à
la libre circulation.



agences/tac/as

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Quelques chiffres

Onze pour cent des salaires sont inférieurs à 3'500 francs en Suisse.

Environ 200'000 personnes appartiennent aux «working poor», c'est-à-dire aux gens qui travaillent mais ne gagnent malgré tout pas assez pour vivre.

En 1998, 18% des femmes gagnaient moins de 3'500 francs. Aujourd'hui, cette proportion est tombée à 6,7%.

Les employées des métiers des services personnels, comme les coiffeuses ou les esthéticiennes, sont les moins bien payées. Pas moins de 64 % d'entre elles touchent des salaires inférieurs à 3500 francs, selon l'USS.

Réactions du patronat

Les patrons demandent eux des négociations au cas par cas. "Il faudra prendre en compte la situation dans chaque branche ou entreprise", estime le directeur de l'Union patronale suisse Thomas Daum, contacté par l'ATS.

L'organisation des PME (l'Union suisse des arts et métiers) juge pour sa part une nouvelle restriction dans les contrats «économiquement insensée et contre-productive».

Dans un communiqué, l'Union patronale suisse rejette un seuil minimal contraignant.

Selon le patronat, certaines entreprises pourraient se voir contraintes de supprimer des postes.