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Les délicates négociations de Noël en période de Covid

Image d'illustration: Noël dans une famille bernoise en 2011. [Keystone - Lukas Lehmann]
Noël en famille au temps du Covid-19 / La Matinale / 3 min. / le 17 décembre 2020
Les mesures pour éviter la propagation de la pandémie en cette fin d'année sont au coeur des discussions familiales. Un vrai casse-tête pour certains.

C'est l'un des sujets qui occupe nos esprits en cette fin d'année: comment fêter Noël ? Pas plus de 10 personnes (enfants compris), c'est la règle édictée, pour l'instant, par le Conseil fédéral. Le gouvernement recommande de ne pas dépasser deux ménages.

Un véritable casse-tête pour certaines familles, en particulier lorsqu'elles sont nombreuses. Des conflits peuvent apparaître. Que faire quand la moitié de la famille veut respecter les règles et que l'autre estime qu'il peut y avoir une petite exception pour Noël?

Faire très attention? Mettre un masque autour du sapin? Se rencontrer à 15, mais dans le jardin? Parlez avec vos collègues, vos amis, vous trouverez toutes sortes de cas de figure plus ou moins complexes.

La réalité de la pandémie

Raphaela a 30 ans. Sa maman est hautement à risque. Cette année avec sa sœur et ses parents, chacun sera chez soi, mais avec une coucou vidéo à l'heure de l'apéro. Du coup, elle a annoncé à sa famille élargie qu'il n'y aura pas de réunion de Noël pour elle. Une décision qui n'a pas été comprise de tous.

"Une de mes tantes n'a pas bien réagi. Elle estime que Noël, c'est différent. On a essayé de lui expliquer que les risques sont les mêmes. La pandémie ne s'envole pas pendant 24 heures."

Et même si sa famille brésilienne renonce au traditionnel grand réveillon de Noël, les mesures de précaution ne pourrait pas tenir longtemps. "Si un ami téléphone, ils lui diront de passer. C'est culturel. On a du mal à dire 'non'.»

Pas de risques

Dans d'autres familles, il a fallu un peu de temps pour mettre tout le monde d'accord. Chez Oriane*, ils étaient partis pour réveillonner à onze et à trois foyers, y compris avec les grands-parents.

"Personnellement, je trouvais ce repas un peu risqué. Chacun a réfléchi et le consensus s'est fait tout seul. Mon frère voulait qu'on soit tous ensemble, mais même mon fils a préféré qu'on respecte les règles, car il aurait été inquiet que quelque chose se passe. Il est plus détendu comme ça, même s'il doit faire le sacrifice de ne pas voir ses cousins."

Finalement, il y aura deux repas bien espacés dans le temps. Avec à chaque fois les grands-parents.

Un soulagement pour certains

On peut envisager que le Covid aura le pouvoir de séparer certaines familles. On ne peut pas exclure des discussions animées sur la gestion de la pandémie, autour d'une fondue chinoise.

Mais pour Jon Schmidt, psychologue et thérapeute de famille, Noël fait souvent émerger des tensions familiales, qu'il y ait un virus et des règles ou pas.

"Avec le contexte du Covid, il y a comme une image romantisée de Noël. Tout le monde est déçu de ne pas se retrouver. Alors que dans des circonstances normales, certains vivent Noël difficilement. Des problématiques relationnelles peuvent réapparaître entre les différents membres de la famille."

Le psychologue observe que la règle des dix et des deux foyers est aussi vécue comme un soulagement dans nombre de foyers. Cette année, ils ne doivent pas rediscuter de la taille de la réunion ou de négocier le nombre de Noëls.

Céline Fontannaz

*Prénom d'emprunt.

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