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CFF Cargo: discours de choc à Fribourg

Des employés CFF ont donné des tracts aux députés fribourgeois.
Des employés CFF ont donné des tracts aux députés fribourgeois.
Le président du gouvernement Pascal Corminboeuf et le conseiller d'Etat Beat Vonlanthen ont éreinté mardi les responsables des CFF. Ils les ont accusés de rupture de la bonne foi et d'avoir trompé Fribourg.

«Les CFF nous ont trompés», a déclaré sans ambages le directeur
de l'économie Beat Vonlanthen, devant le Grand Conseil. Pas plus
tard qu'en janvier dernier, il n'était pas question de fermer le
centre service clientèle de CFF Cargo à Fribourg, mais au contraire
de faire passer l'effectif du personnel de 165 à 237, a-t-il
poursuivi.

Région minoritaire mésestimée

Le conseiller d'Etat comprend que les CFF veuillent prendre des
mesures pour redresser la barre d'une entreprise mal gérée jusqu'à
présent. Mais il a jugé inacceptable qu'une entreprise propriété de
la Confédération «mésestime de manière aussi flagrante une région
minoritaire». Beat Vonlanthen n'a pas caché son pessimisme quant à
l'issue des discussions en cours.



Faisant référence à la séance de lundi soir avec le directeur des
CFF et le président du conseil d'administration, Pascal Corminboeuf
a dit que la délégation fribourgeoise avait été «choquée par
l'attitude de ces deux personnes».



«Elles n'ont pas fait mine de donner suite à la décision du
conseiller fédéral Moritz Leuenberger et ont continué de nous
montrer avec des beaux schémas que l'organisation du centre de
Fribourg était mauvaise. Nous irons jusqu'au bout pour sauver les
places de travail de Fribourg», a conclu Pascal Corminboeuf.

Résolution de soutien adoptée

Le Grand Conseil a approuvé à la quasi unanimité une résolution
de soutien pour le maintien du centre fribourgeois de CFF Cargo.
Elle sera transmise sans délai au Conseil fédéral. Une cinquantaine
de manifestants étaient présents devant le parlement.



La résolution a été déposée par l'ensemble des chefs de groupes du
parlement cantonal. Aussi bien à droite qu'à gauche, des députés
ont appelé leurs pairs à l'adopter à l'unanimité. C'est ce qu'ils
ont presque fait par 98 voix contre une et une abstention.



Deux députées libérales-radicales ont gâché ce bel ensemble.
L'une, Antoinette de Weck, s'est trompée dans son vote et a tenté
de le faire corriger. L'autre, Claudia Cotting, s'est abstenue
après s'être demandé si les ateliers de Bellinzone étaient vraiment
indispensables puisqu'après quatre semaines de grève, aucun chaos
n'était à signaler.

Appel de la commission aux Etats

A Berne, la commission des transports du Conseil des Etats a
estimé que seules des négociations sans condition préalable
pourraient permettre de résoudre le conflit à Bellinzone. La
commission s'est entretenue lundi avec Moritz Leuenberger et le
directeur général des CFF Andreas Meyer. Elle est très préoccupée,
a déclaré son président Peter Bieri (PDC/ZG) devant la
presse.



Et de dénoncer la grève. Celle-ci doit cesser immédiatement afin
de ne pas aggraver les dégâts déjà causés à l'économie nationale et
de ne pas compromettre le capital de sympathie dont bénéficient
l'entreprise et ses employés.



La commission invite les parties à soutenir les travaux du
médiateur Marco Solari, chargé d'évaluer la faisabilité d'une table
ronde. Les autorités tessinoises sont quant à elles appelées à
s'engager pour trouver immédiatement une solution au conflit social
plutôt qu'à donner de la voix en tête des manifestations, a ajouté
Peter Bieri.



ats/tac

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Pas de grève à Fribourg

Mardi à Fribourg, les représentants du personnel et du Syndicat du personnel des transports (SEV) ont réaffirmé avec force leur unité de vue et leur solidarité avec les collègues tessinois.

Le secrétaire central du SEV Eric Levrat a critiqué les tentatives des CFF de «diviser pour régner». «Nous ne laisserons pas les discussions se diviser», a-t-il dit tout en reconnaissant que la culture de lutte syndicale était différente entre les cols bleus tessinois et les cols blancs du call center.

Autre différence relevée: les ateliers tessinois font partie du paysage social depuis la construction du tunnel du Gothard alors que le call center de Fribourg n'a que sept ans.

Eric Levrat a aussi indiqué que la réunion préparatoire en vue de la table ronde sur Fribourg a bien eu lieu lundi soir. Ces discussions se sont déroulées dans un climat «extrêmement tendu».

Elles n'ont abouti sur rien de concret si ce n'est la décision de tenir une nouvelle réunion préparatoire à une date encore inconnue. «Nous avons exigé que les CFF reviennent avec des chiffres plus détaillés et précis», a dit Eric Levrat.

Les employés fribourgeois trouvent un peu court qu'on leur dise que les 2 millions économisés par la fermeture du call center et le transfert de personnel à Bâle sont indispensables à l'équilibre financier de l'entreprise.

Rencontre avec les grévistes tessinois

Le comité de grève des ateliers de Bellinzone rencontrera jeudi Marco Solari. Mais les grévistes continuent à exiger des «garanties minimales» avant de s'asseoir autour d'une table ronde. Mardi, lors de l'assemblée du personnel, il n'a toutefois pas été précisé quel genre de conditions doivent être remplies. Le comité de grève s'est cependant dit prêt à reprendre le dialogue avec Andreas Meyer.

L'occasion pourrait lui en être donnée mercredi matin à Zurich où une délégation de 300 grévistes a décidé de se rendre pour participer à la présentation du bilan annuel des CFF à la presse. Le retour à Bellinzone est prévu dans l'après-midi déjà pour la manifestation populaire qui se déroulera dans le chef-lieu tessinois.