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Eveline Widmer-Schlumpf: ultimatum UDC

L'ultimatum de l'UDC à E.Widmer-Schlumpf fait réagir la presse
Eveline Widmer-Schlumpf a jusqu'au 11 avril pour partir.
La direction de l'UDC suisse exige d'Eveline Widmer-Schlumpf qu'elle quitte le parti d'ici au 11 avril. La Grisonne doit aussi démissionner du gouvernement, demande la direction du parti au comité directeur. Le Conseil fédéral a réagi en défendant la ministre.

Le comité doit se réunir vendredi, précise l'UDC mercredi dans
son communiqué. Le parti accuse toujours Eveline Widmer-Schlumpf
d'avoir préparé son élection avec le PS pour évincer Christoph
Blocher. Selon l'UDC, la Grisonne a ainsi fait passer son intérêt
personnel et celui du Parti socialiste avant celui de son propre
parti.

Eveline Widmer-Schlumpf a trompé la direction du parti et les
électeurs en assurant plusieurs fois qu'elle n'accepterait pas une
élection au Conseil fédéral. Une fois élue, elle n'a pas dit la
vérité sur le déroulement de sa candidature. "Un tel comportement
est inadmissible pour une conseillère fédérale", s'insurge
l'UDC.

Pas de réaction de l'intéressée

En séance spéciale avec le Conseil fédéral sur la réorganisation
des départements, l'intéressée n'était pas joignable pour une
réaction, a indiqué à l'ATS son porte-parole Livio Zanolari en fin
d'après-midi.



Pour l'UDC, Eveline Widmer-Schlumpf a terni la réputation de son
parti, ce qui constitue expressément un motif d'exclusion dans les
statuts de l'UDC suisse. Mais selon ceux-ci, seules les sections
peuvent exclure un membre individuel, d'où la pression mise sur
l'UDC grisonne.

Section grisonne mise sous pression

Si la conseillère fédérale ne quitte pas d'elle-même le parti
d'ici au 11 avril, l'UDC grisonne doit faire en sorte qu'elle soit
exclue du parti d'ici au 30 avril. Si la section ne se plie pas à
cette injonction, elle couvrirait des actions contraires aux
intérêts de l'UDC.



Le comité central entreprendrait alors une procédure ordinaire
d'exclusion de la section grisonne de l'UDC suisse. Et rien ne
s'opposerait plus à la création d'une nouvelle section de l'UDC
dans les Grisons. L'UDC suisse a en tout cas le soutien de sa
section zurichoise. Mardi, celle-ci a demandé au parti suisse de
faire en sorte que la section grisonne se sépare d'ici un mois de
sa conseillère fédérale.



Les délégués seront informés samedi de la décision du comité
central. L'assemblée ne se prononcera toutefois pas formellement
sur le sujet, précise l'UDC. Si Eveline Widmer-Schlumpf ne pouvait
pas rester à l'UDC, elle aurait l'occasion de changer de parti.
Dans un communiqué mercredi, le Parti évangélique lui offre en
effet l'asile.



ats/tac/hof

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Le Conseil fédéral réagit

Le Conseil fédéral a pris connaissance avec «étonnement» de la «rude» demande de démission adressée par l'UDC à Eveline Widmer-Schlumpf.

Il rappelle que la conseillère fédérale a été élue dans le cadre d'une procédure démocratique par les Chambres fédérales.

Dans un bref communiqué, le gouvernement en appelle au respect des personnes, des institutions et de la constitution.

Il l'a diffusé mercredi soir à la suite d'une séance spéciale à la Maison de Watteville.

Leuthard et Widmer-Schlumpf ont la cote

Doris Leuthard et sa nouvelle collègue Eveline Widmer-Schlumpf sont les plus populaires des "sept Sages", selon le dernier baromètre de "L'Illustré".

Doris Leuthard recueille 91% de voix. Seul Adolf Ogi avait réussi un score "plus stratosphérique" (92%) en 2000, relève le journal mercredi.

Eveline Widmer- Schlumpf reçoit 82% d'avis favorables.

Hans-Rudolf Merz gagne un rang et se retrouve 3e (75%).

Encore 2e en septembre, Micheline Calmy-Rey a reculé au 4e rang avec 74% de voix.

Viennent ensuite Samuel Schmid (72%) et Moritz Leuenberger (63%). Comme d'habitude, Pascal Couchepin ferme la marche (33%).