Modifié

Primes: la hausse sera modérée en 2009

Le ministre doit inaugurer l'ambassade de Suisse à Bakou.
Interview: Pascal Couchepin 4% de hausse des primes sur deux ans.
Les hausses de primes devraient être un peu plus fortes en 2009 mais rester "modérées", selon Pascal Couchepin. Les réserves des assureurs maladies s'élevaient à 4 milliards de francs à fin 2007, soit 1,135 milliard de plus que le minimum légal.

Les primes n'avaient augmenté que de
0,5% en 2008. "Ma prévision d'une hausse de 4% sur deux ans devrait
être tenue", nous a déclaré le conseiller fédéral vendredi
(

grande interview ci-dessus

). "On a réussi la
quadrature du cercle": contenir les hausses de primes tout en
augmentant les réserves, s'est félicité ironiquement le ministre de
la Santé vendredi devant la presse en commentant les comptes
annuels que les assureurs devaient présenter jusqu'à fin mars à la
Confédération. Le conseiller fédéral a tenu à tordre une fois de
plus le cou à la théorie selon laquelle il ne serait possible
d'augmenter faiblement les primes qu'en puisant dans les
réserves.

Réserves "abondantes"

"C'est un mensonge", a-t-il insisté. L'année 2007 a été une
bonne année (bénéfice de 179 millions, hausse des coûts limitée à
3,9 %) pour les caisses, qui ont pu engranger 200 millions de plus.
Le taux de réserve est ainsi passé de 19,4 % à 20,2 %, soit
beaucoup plus que le minimum prévu par la loi. Et le seuil légal va
encore baisser. D'ici 2010, il passera à 10 % pour les grands
assureurs et à 15 % pour ceux de taille moyenne. Il restera de 20 %
pour les plus petites caisses.



Ces réserves "extrêmement abondantes" devraient permettre aux
assureurs de prendre plus de risques dans la fixation des primes et
même de compter avec des années déficitaires. Mais pas question
pour Pascal Couchepin de les forcer à réduire les primes dans les
cantons où il y a "surabondance". Les taux de réserves dépassent en
effet les 30 % à Genève et dans le canton de Vaud, et les 20 % dans
le Jura et à Fribourg. Pour le ministre, c'est aux caisses de
prendre leurs responsabilités.



Alors que les caisses commencent actuellement à afficher leurs
prétentions pour 2009, Pascal Couchepin s'est voulu rassurant.
L'augmentation des primes sera "plus forte" que le 0,5 % de 2008
mais devrait rester "modérée". "Ma prévision d'une hausse de 4 %
sur deux ans sera tenue", a-t-il affirmé. D'une manière générale,
le conseiller fédéral mise sur un "lissage" ces prochaines années,
soit des hausses modérées dans les limites de l'inflation. Il n'a
pas manqué de lancer au passage une pique à la droite qui refuse de
prolonger le moratoire sur l'ouverture de nouveaux cabinets
médicaux.

Lever le moratoire sur les cabinets

Le lever sans autre provoquera une hausse des primes de 1,5 à
2%. "A quoi ça sert de réduire les impôts pour les familles si on
augmente leurs charges de l'autre côté ?", a-t-il lancé. Après les
réserves, le ministre veut désormais s'attaquer aux provisions des
assureurs, soit le montant qu'ils mettent de côté pour couvrir les
remboursements pas encore effectués à la fin de l'année. Fin 2007,
les caisses affichaient un taux de provisions de 28,6%.



"C'est beaucoup". Un taux de 25% signifie à lui seul que les
factures des trois derniers mois de l'année n'arrivent qu'après le
31 décembre, a rappelé Pascal Couchepin. Ses services vont examiner
les calculs faits par les assureurs et vérifier qu'il n'y a pas
constitution de réserves par la bande. D'ici la fin de l'été,
l'Office fédéral de la santé publique va également passer au peigne
fin les analyses en laboratoires. Leur coûts sont en effet
extrêmement élevées par rapport à l'étranger.

La réaction de Pierre-Yves Maillard

"Il a fallu plusieurs années pour que cette question des
provisions soit mise sur la table, mais maintenant que le constat
est fait à Berne également, il faut agir", a déclaré le président
de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé Pierre-Yves
Maillard. "Il y a des centaines de millions de francs à
redistribuer et baisser les primes est le seul moyen de récupérer
cet argent", a ajouté le ministre vaudois.



Pour 2009 c'est trop tard, mais l'Office fédéral de la santé
publique a la possibilité d'intervenir pour 2010. La loi sur
l'assurance-maladie lui permet en effet d'ordonner aux caisses des
baisses de primes deux ans à l'avance.



Concernant, le canton de Vaud et son taux de réserves
particulièrement élevé, le conseiller d'Etat précise qu'il y a "au
moins autant d'argent en provisions". Il ne devrait donc pas y
avoir de hausse en 2009, mais plutôt des baisses avec une
uniformisation vers le bas des zones de primes.



ats/ant/mej

Publié Modifié

Rééquilibrer les différences cantonales

"Je ne peux pas commencer à fixer les primes moi-même". De plus, pour pouvoir baisser les primes dans un canton, il faudrait les augmenter ailleurs, a fait valoir Pascal Couchepin, rappelant que ce qui compte légalement pour un assureur, ce sont les réserves au niveau national.

Ses services vont toutefois demander aux assureurs de rééquilibrer les différences intercantonales ces trois prochaines années. Et si rien n'est fait d'ici là, "on imposera une baisse de primes".

Visana accroît son bénéfice

Visana a dégagé l'an dernier un bénéfice de 39,9 millions de francs, contre 39,2 millions en 2006.

Fort d'une situation financière favorable, l'assureur maladie bernois annonce pour l'an prochain des hausses de primes modérées, malgré la hausse des coûts.

Le nombre des assurés a une nouvelle fois augmenté pour dépasser les 930'000 à fin 2007, contre 866'000 un an plus tôt, a indiqué vendredi Visana.

L'essentiel du bénéfice provient de l'activité dans les assurances complémentaires (LCA), à hauteur de 39,1 millions de francs.

En ce qui concerne les primes en 2009, Visana prévoit d'ores et déjà une augmentation moyenne de 2% «au maximum» des primes dans l'assurance obligatoire des soins (LAMal), soit l'assurance de base.

En revanche, il n'y aura pas de hausse pour les assurances complémentaires.