L'opposition sera finalement restée très modérée. Le comité
central a confirmé, par 67 voix contre 5 et 7 abstentions, le
processus d'exclusion d'Eveline Widmer-Schlumpf décidé par les
leaders de l'UDC sans y apporter aucune modification.
Accusée d'avoir «préparé» avec le PS son élection au Conseil
fédéral, la Grisonne est sommée de démissionner de ses fonctions et
de quitter l'UDC d'ici au 11 avril. Le parti pose aussi un
ultimatum à la section grisonne, qui a pour tâche d'exclure de ses
rangs la conseillère fédérale dans le cas où celle-ci ne
s'exécuterait pas d'elle-même, et ce jusqu'au 30 avril.
Mme Widmer-Schlumpf a annoncé jeudi qu'elle n'avait pas
l'intention de quitter ni le gouvernement ni son parti. Elle aussi
menacée d'exclusion si elle ne passe pas à l'acte, la section
grisonne a répété vendredi qu'elle n'était pas prête à lâcher sa
conseillère fédérale. La branche grisonne va maintenant chercher
activement le dialogue avec des représentants d'autres cantons, en
espérant «un retournement d'opinion au sein des sections».
Jean-Luc Rimaz dit non
C'est parce qu'il s'oppose à la pression exercée sur la section
grisonne que Jean-Luc Rimaz a voté contre la marche à suivre
décidée par la tête de l'UDC, a-t-il indiqué sur les ondes de Radio
Suisse Romande. Selon le président sortant de l'UDC fribourgeoise,
«ce n'est pas le bon moyen».
Le Fribourgeois a relevé que ce qui se passait actuellement au
sein de l'UDC constituait «un cas exceptionnel». En temps normal,
la communication et le dialogue «fonctionnent bien» à l'intérieur
du parti.
Jean-Luc Rimaz a en outre critiqué le Conseil fédéral, qui «n'a
pas bougé pour Christoph Blocher comme il l'a fait pour Eveline
Widmer-Schlumpf». «Il y a deux poids deux mesures», a-t-il
dénoncé.
Critiques internes
L'UDC grisonne pense avoir reçu un soutien de délégués des
sections bernoise, fribourgeoise, thurgovienne et vaudoise au
comité directeur, a indiqué le conseiller national grison Hansjörg
Hassler. Les sept abstentions au vote final pourraient ainsi
provenir de ces cantons, ou encore de l'UDC argovienne, dont des
représentants avaient critiqué les méthodes de l'UDC Suisse.
Le vote final du comité directeur est certes "impitoyable", mais
la discussion qui l'a précédé a été "beaucoup plus nuancée", a
relativisé Hansjörg Hassler.
Le comité central est composé du comité directeur, des présidents
des sections cantonales et d'autres délégués des cantons.
ats/nr/lan
Les délégués ne voteront pas samedi
Les délégués seront simplement «informés» de la décision du comité central à propos d'Eveline Widmer-Schlumpf lors de leur assemblée samedi à Lungern (OW). Ils ne voteront pas sur cette question.
L'assemblée des délégués se prononcera éventuellement à une date ultérieure sur les exclusions de parti en tant «qu'instance de recours».
Votations du 1er juin: sans surprise
Le comité central de l'UDC s'est également prononcé sur les mots d'ordre des votations fédérales du 1er juin prochain.
Il proposera à l'assemblée des délégués de samedi de voter trois fois oui, que ce soit à l'initiative "muselière" sur l'information donnée par le Conseil fédéral, à l'initiative rétablissant les "naturalisations par les urnes" et à l'article constitutionnel "Qualité et efficacité économique dans l'assurance-maladie".
Les mots d'ordre ont été approuvés à de très fortes majorités.