"Nous avons été surpris par la rapidité de l'autorisation et l'arrivée imminente des doses de vaccin", a déclaré samedi devant la presse le secrétaire général de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé Michael Jordi, tout en soulignant que cette annonce apporte de l'espoir, mais qu'il faudra faire preuve de patience.
La plupart des cantons se préparaient en effet à vacciner à partir de la mi-janvier. Or, le vaccin de Pfizer/BioNTech, le premier à être autorisé en Suisse, sera disponible dès fin décembre et les plans doivent être adaptés. Les cantons se réuniront dès lundi pour en discuter, mais certains ont déjà annoncé une date pour débuter la vaccination.
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Fribourg et le Valais dès le 28 décembre
Le canton romand le plus prompt à réagir a été Fribourg, qui commencera à vacciner dès le 28 décembre. Interrogée samedi par la RTS, la présidente du Conseil d'Etat Anne-Claude Demierre a indiqué que la vaccination sera déployée progressivement en commençant par les EMS. Au moins un centre de vaccination sera ensuite ouvert le 15 janvier. Le canton attend environ 3000 doses du premier lot de 125'000 qui sera livré à la Suisse.
Le Valais commencera à la même date: "On a prévu de finaliser demain [lundi] notre concept pour les vaccinations et de communiquer notre stratégie la semaine prochaine. On veut commencer de vacciner dès le lundi 28 décembre", a indiqué dans Forum Esther Waeber-Kalbermatten, conseillère d’Etat en charge de la santé pour le canton du Valais.
Esther Waeber-Kalbermatten a également précisé que le canton recevra 4000 doses pour la première semaine. La conseillère d'Etat a indiqué que l'ordre de priorité de vaccination était clair: "Tout d'abord ce sera les personnes à risque, donc les personnes qui sont en gériatrie, suivront le personnes qui sont dans les EMS, et ensuite ce sera au tour du personnel soignant."
Le 4 janvier à Neuchâtel, pour le moment
Neuchâtel avait de son côté prévu de lancer l'opération le 4 janvier. Le calendrier pourrait être avancé, "mais cela doit se faire dans des conditions de sécurité, pas dans la précipitation", juge le médecin cantonal Claude-François Robert, remarquant une sorte de course aux annonces entre les cantons.
Une réunion des responsables est agendée dimanche et une rencontre avec le gouvernement neuchâtelois lundi. Claude-François Robert précise n'avoir pas encore reçu l'ensemble des recommandations de l'OFSP et de la Commission fédérale pour les vaccinations.
"Nous sommes dans les starting-blocks. Mais l'enjeu, c'est de mettre en place un dispositif puissant qui fonctionne durant des mois", afin de réduire le nombre de victimes et d'hospitalisations. De ce point de vue, la date du début de la distribution des 975 premières doses auxquelles le canton a droit ne changera pas grand-chose, a-t-il conclu.
Des annonces encore attendues
Le canton de Vaud, qui avait annoncé vendredi dernier la date du 11 janvier comme début de la campagne, va aussi remettre l'ouvrage sur le métier. "Nous allons examiner lundi ce qui peut être fait pour adapter ce plan afin de lancer la vaccination au plus vite et dans les meilleures conditions pour la population", a fait savoir le Département de la santé et de l’action sociale.
Le canton de Genève dévoilera son plan de vaccination ce mardi et n'entend pas communiquer avant, a-t-on appris dimanche auprès des autorités. Le Jura, qui relève encore des incertitudes sur le stockage et la livraison, débutera le 4 janvier. Il ne pourra monter en puissance que deux semaines plus tard. Berne s'en tient pour l'heure à la date du 11 janvier.
Outre-Sarine, Bâle-Ville a annoncé vouloir vacciner dès le 28 décembre et les cantons de la Suisse centrale dès le 4 janvier, tout comme Soleure et le Tessin.
boi avec ats
Seuls 35% des Suisses aimeraient être vaccinés rapidement
Seuls 35% des Suisses sont pressés de se faire vacciner contre le coronavirus, selon un sondage publié dimanche par l'institut Marketagent.com Suisse. Plus de la moitié des sondés (57%) préfèrent attendre.
Selon ce sondage, effectué du 4 au 14 décembre auprès 1000 personnes âgées de 14 à 74 ans, 62% des sondés pensent que le vaccin contre le Covid-19 les protégera et 57% qu'il sera sûr. Enfin, 63% sont confiants que l'Office fédéral de la santé publique prend les bonnes décisions concernant la distribution du vaccin.
La plupart des sondés préfèrent que d'autres se lancent avant eux, selon l'institut. Ce qui rend difficile ce retour à la normalité grâce à la vaccination.
A cela s'ajoute un scepticisme visant spécifiquement un vaccin contre le coronavirus. Plus de la moitié des sondés (53%) affirment être favorables à la vaccination en général, mais qu'ils ne voulaient pas se faire vacciner dans le cas du Covid-19, "parce que nous avons trop peu d'expériences avec ce vaccin précis".