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Assemblée de l'UDC: le parti se congratule

Un mouton noir a été offert à Ueli Maurer, tout un symbole...
Un mouton noir a été offert à Ueli Maurer, tout un symbole...
L'UDC Suisse a célébré samedi à Lungern sa politique d'opposition. De longs hommages et une «discussion» sur une initiative UDC ont dominé le programme. Les procédures d'exclusion n'ont donné lieu à aucun débat.

Une «marche d'opposition» composée pour l'occasion, un «vin
d'opposition» - un Merlot tessinois - fraîchement mis dans 1291
bouteilles, la première ayant été offerte à Christoph Blocher: le
ton était donné d'emblée pour cette assemblée des délégués qui se
déroulait sans les deux conseillers fédéraux UDC Samuel Schmid et
Eveline Widmer-Schlumpf, mais avec sur la tribune celui que les
dirigeants ne cessent d'appeler «le conseiller fédéral évincé».

Oui à l'initiative sur les naturalisations

Des hommages dithyrambiques salués de vagues d'applaudissement
soutenues ont occupé une bonne partie de l'après-midi: avant tout
celui de Christoph Blocher par son fils spirituel Toni Brunner et
celui de l'ancien président Ueli Maurer par Christoph Blocher, mais
aussi ceux de l'ancien secrétaire général Gregor Rutz et de
l'ancienne vice-présidente Sylvia Flückiger.



Quatre moutons ont été offerts aux personnalités distinguées:
trois moutons blancs et un noir, celui-ci étant réservé à Ueli
Maurer vu son affinité pour ce symbole, a relevé Toni
Brunner.



Le matin a été dominé par le thème de l'initiative populaire «pour
des naturalisations démocratiques», déposée par l'UDC et soumise à
votation le 1er juin: par 525 voix contre 1, l'assemblée l'a
plébiscitée après de nombreuses interventions qui étaient autant de
plaidoyers en sa faveur.

Complot: "nous pouvons tout prouver"

Les procédures d'exclusion lancées par le comité central
vendredi contre la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et
la section grisonne n'ont en revanche donné lieu à aucun débat.
Aucune discussion n'était d'ailleurs prévue car, a expliqué Toni
Brunner, l'assemblée des délégués est l'instance de recours pour
les exclusions: «Vous aurez peut-être de nouveau à vous occuper de
ce sujet».



Le président de l'UDC s'est contenté d'informer les délégués sur
le processus enclenché en revenant longuement sur la théorie du
complot d'Eveline Widmer-Schlumpf avec le PS. «Nous pouvons tout
prouver, ce n'était pas un vote démocratique», a lancé Toni
Brunner.



Les applaudissements nourris qui ont salué à la fois ces
déclarations et l'ultimatum posé à Eveline Widmer-Schlumpf ne
laissent aucun doute sur l'état d'âme des délégués. «Eveline
Widmer-Schlumpf a trahi», a déclaré la présidente de l'UDC
fribourgeoise Gilberte Demont, qui s'est pourtant opposée à la
décision du comité central.

Soutien faible à l'UDC grisonne

Rares sont probablement ceux qui pensent, comme le président
bernois Rudolf Joder, qu'«il ne peut pas juger car il a entendu
trop de versions différentes». La divergence principale entre
certaines sections cantonales - bernoise, fribourgeoise ou
thurgovienne par exemple - ou des délégués isolés porte
essentiellement sur l'exclusion qui menace la branche
grisonne.



La présidente Barbara Janom-Steiner, qui a reçu des manifestations
de soutien pendant l'assemblée, pense que différentes sections
cantonales réfléchiront encore avant l'acte ultime d'exclure les
démocrates du centre grisons. C'est le cas de l'UDC bernoise, qui
va consulter ses membres.



ats/cer/ant

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Exclusions: les Grisons espèrent toujours

Les exclusions d'Eveline Widmer-Schlumpf et de l'UDC grisonne se joueront ces prochains jours ou semaines. La situation semble inextricable, mais la section cantonale espère encore, sans trop y croire, un sauvetage de dernière minute.

Selon l'ultimatum confirmé par le comité central vendredi, Eveline Widmer-schlumpf a jusqu'au 11 avril pour quitter le Conseil fédéral et l'UDC. Elle n'en a pas l'intention, a-t-elle déjà fait savoir. L'UDC grisonne, est sommée de l'expulser de ses rangs d'ici au 30 avril, sans quoi elle sera exclue elle-même de l'UDC Suisse.

Mais la branche grisonne semble décidée à ne pas lâcher sa conseillère fédérale. La direction soumettra sa décision finale le 23 avril à l'assemblée des délégués, et s'attend à ce que celle-ci se range derrière elle. Si l'UDC grisonne persiste et signe, les dirigeants de l'UDC suisse demanderont alors au comité directeur de l'exclure.

Plusieurs sections cantonales pourraient d'ici-là reculer devant l'acte ultime de l'exclusion. C'est du moins l'espoir des Grisons, qui «ont reçu des signaux de différents cantons indiquant vouloir encore réfléchir», selon la présidente Barbara Janom Steiner, qui semblait cependant ne plus croire à un miracle.

A l'heure actuelle toutefois, le soutien aux Grisons paraît faible. Il vient des sections bernoise, fribourgeoise et thurgovienne, en partie peut-être aussi des démocrates du centre vaudois. Il ne suffirait pas pour faire basculer un vote final du comité central, qui comprend les membres de la direction, les présidents de toutes les sections cantonales et d'autres délégués des cantons.

Si le comité central décide finalement d'exclure l'UDC grisonne, celle-ci peut encore faire recours auprès de l'assemblée des délégués de l'UDC suisse. En cas d'exclusion définitive, une scission de l'UDC grisonne est évoquée, avec d'une part la branche actuelle devenue autonome, et de l'autre une nouvelle section dans la ligne dure du parti.