Un engin de chantier, portant drapeau français et magnum de
champagne, a soulevé le panneau signalétique à l'une des six
entrées du village, l'abandonnant gisant sur le bas côté.
Quelque 150 villageois ont assisté à la scène, ainsi que de
nombreux médias parmi lesquels deux télévisions françaises et la
BBC.
«Nous voulons montrer que plus on nous crée d'ennuis, plus on est
motivés à se défendre. On va pas se laisser fusiller», a expliqué
le préfet de Grandson Albert Banderet. Le village de 731 âmes met
ainsi en scène sa crainte de voir bientôt son existence même
attaquée par «l'impérialisme» français.
Irréductibles vaudois
Par cette action, Champagne passe à la vitesse supérieure. «Il
faut être réaliste, nous n'obtiendrons plus rien par la voie
légale», a déclaré Thomas Binschedler, porte-parole du nouveau
comité Champagne-village. Les irréductibles villageois en appellent
désormais à l'opinion publique internationale pour faire triompher
«le bon sens».
«Le Comité interprofessionnel des vins de Champagne (CVCI) peut
admettre une homonymie. C'est cette exception que nous voulons
obtenir», a précisé Thomas Binschedler. Un site internet a été
ouvert et une société de relations publique française mandatée.
D'autres actions symboliques sont prévues, peut-être en
France.
ats/ant
Les flûtes après le vin
L'indignation des habitants du village vaudois a été relancée par l'échec des tentatives de conciliations entre le Comité interprofessionnel des vins de Champagne (CVCI) et la boulangerie Cornu, qui commercialise ses flûtes et autres palmiers avec la mention «Recette de Champagne».
Une décision du Tribunal d'instance de Paris est attendue dans les prochaines semaines.
Champagne a déjà dû renoncer en 2004 à son appellation viticole, «sacrifiée» sur l'autel des accords bilatéraux entre la Suisse et l'Union européenne.
En août 2007, son recours déposé devant la justice européenne a été balayé.
La production de vin du village est attestée depuis le Moyen-âge et le nom Champagne apparaît dans des écrits dès l'an 885.