Publié

Du soutien pour Eveline Widmer-Schlumpf

L'encart de soutien à E.Widmer-Schlumpf paru dans "Le Temps".
L'encart de soutien à E.Widmer-Schlumpf paru dans "Le Temps".
Les soutiens à Eveline Widmer-Schlumpf, menacée d'exclusion par l'UDC, commencent à affluer. Après l'annonce d'une manifestation vendredi, des voix se font entendre dans la presse et sur internet, notamment via un encart dans Le Temps.

L'annonce d'une page, parue mardi, dénonce "l'attitude de l'UDC
qui remet en cause les principes de notre démocratie" ainsi que
"les pleins pouvoirs que veut s'arroger l'UDC". L'appel, intitulé
"Je condamne" en référence évidente au "J'accuse" de Zola, est
signé par une particulière, la juriste et économiste lausannoise
Christine Renaudin.

"Il s'agit d'une initiative totalement privée de ma part: je ne
suis membre d'aucun parti, j'agis en citoyenne", précise Christine
Renaudin. L'annonce invite les lecteurs à découper la page, à la
signer et à l'envoyer à Eveline Widmer-Schlumpf "afin qu'elle sente
le soutien de la population", souligne la mère de famille.
Condamnant la "dérive totalitaire" de l'UDC, elle confie avoir
dépensé 10'544 francs pour l'occasion.

Pétition et manifestation

Dans un autre registre, Alliance F
récolte depuis lundi après midi des signatures de soutien pour
Eveline Widmer-Schlumpf sur internet. Les paraphes accompagneront
une note de protestation dirigée contre l'UDC que l'organisation
féminine remettra le 20 avril à la ministre.



Près de 10'000 personnes avaient déjà signé mardi en fin de
journée le texte condamnant "fermement l'attitude crue employée à
l'égard d'une conseillère fédérale élue selon les principes
démocratiques et d'Etat de droit". La note rejette la "diffamation"
dont Eveline Widmer-Schlumpf est l'objet et "se prononce
expressément pour une culture politique décente et
tolérante".



Alliance F organise vendredi une manifestation sur la Place
fédérale à Berne. Cette date coïncide avec l'ultimatum posé par
l'UDC suisse à sa conseillère fédérale grisonne pour quitter son
poste et le parti. Les socialistes, les Verts et les Femmes PDC ont
déjà annoncé leur participation.

Délai du 11 avril

L'UDC suisse a sommé la ministre de la justice Eveline
Widmer-Schlumpf de démissionner du parti et du Conseil fédéral
d'ici au vendredi 11 avril.



Si elle ne le fait pas, c'est la section grisonne de l'UDC qui est
sommée de l'exclure du parti d'ici au 30 avril. Si ce n'est pas le
cas, l'UDC suisse menace d'exclure sa section grisonne pour en
créer une nouvelle. La conseillère fédérale a déjà exclu toute
démission et elle conserve le soutien de sa section.



agences/boi

Publié

En Suisse alémanique aussi

Après l'annonce de Christine Renaudin dans "Le Temps", des encarts similaires devraient fleurir ces prochains jours outre-Sarine.

L'ancien conseiller fédéral Rudolf Friedrich a ainsi déjà récolté plus de 100'000 francs pour payer des encarts de soutien à la Grisonne dans la presse quotidienne.

Le radical de Winterthour, ministre de 1982 à 1984, se dit indigné par le comportement de l'UDC.

Le Tages-Anzeiger précise que ces annonces, sous forme de lettre ouverte, paraîtront demain et jeudi.

Un député radical schaffhousois a quant à lui choisi la voie juridique.

Gerold Meier a porté plainte contre l'UDC Suisse auprès du Ministère public de la Confédération pour tentative de contrainte.

L'ultimatum posé à Eveline Widmer-Schlumpf est assorti de menaces, argumente-t-il.

Femmes UDC bernoises en colère

Le gouvernement grison a fermement condamné mardi les attaques dont fait l'objet Eveline Widmer-Schlumpf. Il est intolérable qu'une politicienne soit traitée comme du gibier et mise au pilori, a déclaré son chef Stefan Engler au nom du Conseil d'Etat. Celui-ci partage l'indignation exprimée par de nombreux citoyens. Il appelle à la retenue. Il en va de la culture politique suisse, note-t-il.

Des voix grondent aussi du côté de l'UDC bernoise. Les femmes du parti cantonal se désolidarisent de la direction du parti dans la Berner Zeitung. Pas question, disent-elles, de réclamer la démission de la conseillère fédérale.

Dans le journal bernois, on apprend qu'une autre représentante de l'UDC bernoise affiche son opposition. Ruth Maurer, présidente de la commune de Mühleturnen, annonce qu'elle claque la porte de son parti à cause du comportement totalitaire et du manque de respect qui règne actuellement dans sa famille politique.

Par ailleurs, un député radical schaffhousois a porté plainte contre l'UDC Suisse auprès du Ministère public de la Confédération pour tentative de contrainte. Car, argumente-t-il, l'ultimatum posé à Eveline Widmer-Schlumpf est assorti de menaces.