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Les Grisons soutiennent E.Widmer-Schlumpf

Felsberg se mobilise pour Eveline Widmer-Schlumpf.
Felsberg se mobilise pour Eveline Widmer-Schlumpf.
Le soutien à E.Widmer-Schlumpf ne faiblit pas. Jeudi, une manifestation a rassemblé 250 personnes dans sa commune de Felsberg. Et la section grisonne de l'UDC a refusé d'exclure la ministre comme l'exige le parti national.

Parmi les personnes venues apporter leur soutien à Eveline
Widmer-Schlumpf figurait son père, l'ancien conseiller fédéral UDC
Leon Schlumpf. Etaient également présents les deux conseillers
d'Etat grisons UDC, Brigitta Gadient et Hansjörg Hassler, de même
que Rosemarie Zapfl, présidente de l'association féminine
Alliance F et ancienne conseillère nationale (PDC/ZH).

Dans son discours, le président de la commune de Felsberg Markus
Feltscher (PRD) a parlé d'un "nuage anti-démocratique" qui tentait
de cacher "le soleil de Felsberg". Il a enjoint l'UDC suisse à
retrouver "le sens de la mesure et la culture confédérée".

La force condamnée

En matinée, l'UDC des Grisons a annoncé lors d'une conférence de
presse à Coire qu'elle ne veut pas "faire la courbette" devant
l'UDC Suisse. Le comité directeur de la section refuse d'exclure
Eveline Widmer-Schlumpf comme le parti suisse le lui a
demandé.



Une démission d'Eveline Widmer-Schlumpf "serait un mauvais signal
en direction de l'UDC Suisse", a déclaré Ueli Bleicker, président
par intérim de la section grisonne. Il n'y a aucune raison pour que
la conseillère fédérale se retire, a-t-il ajouté. Eveline
Widmer-Schlumpf reste donc membre de l'UDC grisonne. Le comité
directeur de la section cantonale condamne avec force la campagne
menée par l'UDC Suisse pour exclure la conseillère fédérale, a
souligné le président par intérim.

Vote le 23 avril

L'UDC Suisse a exigé qu'Eveline
Widmer-Schlumpf quitte le parti d'ici à vendredi. Si elle refuse,
l'UDC des Grisons a jusqu'au 30 avril pour l'exclure. En cas de
refus, l'UDC Suisse entamera une procédure d'exclusion de la
section. L'assemblée discutera de la demande d'exclusion le 23
avril, mais il n'est pas encore certain qu'elle votera sur cet
objet. Eveline Widmer-Schlumpf participera à la réunion.



Après le refus du comité directeur grison d'exclure Eveline
Widmer-Schlumpf, le parti suisse s'en tient à son ultimatum. Il
n'est pas prévu que le parti tente d'influencer la décision de
l'assemblée des délégués grisons agendée au 23 avril, a indiqué son
porte-parole Alain Hauert.



Selon les statuts du parti cantonal, le comité directeur est seul
habilité à se prononcer sur une éventuelle exclusion d'un membre.
L'assemblée des délégués n'est qu'une instance de recours. L'UDC
grisonne compte environ 3500 membres. L'aile blochérienne
représente environ 40 à 50% des adhérents, mais le comité directeur
est composé presque exclusivement de représentants de l'aile
libérale, a indiqué le président de la section grisonne de l'UDC
Ueli Bleicker.



ats/boi

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Pétitions et manifestation

Une manifestation de plus grande envergure est prévue vendredi sur la Place fédérale à Berne, à l'appel de l'association féminine Alliance F.

Le PS, les Verts et les Femmes PDC ont notamment annoncé leur participation.

Des trains spéciaux de Bâle et Zurich vers la capitale ont été organisés.

En outre, la pétition lancée par Alliance F sur internet continue à recevoir un soutien très important.

Le texte avait déjà réuni 91'110 signatures jeudi soir.

Les 100'000 paraphes devraient être largement dépassés d'ici à sa remise à Eveline Widmer-Schlumpf le 20 avril, a indiqué la présidente de l'association.

Une autre pétition a circulé jeudi à Felsberg, à l'initiative des sections locales de l'UDC et du PRD.

Les signataires y protestent contre la procédure d'exclusion lancée contre Eveline Widmer-Schlumpf et la section grisonne de l'UDC.

Ils déclarent en outre que "la Suisse est un Etat démocratique où politiciens et citoyens acceptent les décisions prises par la majorité".

Le texte exige aussi que "l'UDC suisse revienne à une politique objective".

Des annonces publicitaires ont également fleuri dans la presse ces derniers jours.

Mardi, un encart d'une page intitulé "Je condamne" est paru dans "Le Temps" pour dénoncer l'attitude de l'UDC à l'initiative de la juriste et économiste lausannoise Christine Renaudin.

Mercredi et jeudi, une demi-page dénonçant "le comportement anti-démocratique et le style de l'UDC" a paru dans les grands quotidiens alémaniques. Signé par des simples citoyens et des politiciens, le texte a été rédigé par l'ancien conseiller fédéral radical Rudolf Friedrich.

Sections cantonales divisées

La procédure d'exclusion d'Eveline Widmer- Schlumpf de l'UDC divise les sections cantonales. Si l'UDC grisonne soutient la ministre et l'UDC thurgovienne dit "respecter" son élection, la section lucernoise est pour son éviction.

En porte-à-faux avec le parti suisse, la section thurgovienne a annoncé jeudi soir respecter le choix du Parlement. Elle exige le retour rapide à une politique "constructive".

A Lucerne au contraire, les délégués ont estimé que tout serait réglé "si Eveline Widmer-Schlumpf démissionnait de son propre chef".