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Eveline Widmer-Schlumpf ne cède rien à l'UDC

La conseillère fédérale argumente contre l'initiative de son parti.
Eveline Widmer-Schlumpf, à la fois ferme et décontractée.
Les pressions de l'UDC n'y changent rien. Après 100 jours d'activité, Eveline Widmer-Schlumpf veut poursuivre sa tâche "avec engagement et joie". Elle s'est dit très impressionnée par la vague de solidarité à son égard.

Alors que la polémique gronde autour de son appartenance au
Conseil fédéral et à l'UDC, Eveline Widmer-Schlumpf a profité du
bilan de ses trois premiers mois à la tête du Département fédéral
de justice et police pour remercier toutes les personnes qui lui
apportent leur soutien depuis quelques jours. Vendredi, 12'000 manifestants se sont réunis
sur la Place fédérale pour appuyer la Grisonne.

La Grisonne a également mis en avant les valeurs qui guideront
son action pour l'avenir: un Etat "mince, efficace et proche des
citoyens", la responsabilité individuelle et la capacité à remettre
en question l'acquis sont au centre de sa vision.

Priorité à la sécurité

Ces valeurs s'inscrivent dans la philosophie libérale et
bourgeoise, à laquelle elle est très attachée et qui implique
également la tolérance et le respect de ceux qui pensent autrement,
a souligné la conseillère fédérale dans son discours écrit. Et de
rappeler qu'elle fait partie de l'UDC depuis plus de 30 ans, mais
qu'elle se distingue de la ligne du parti suisse, qui souhaite
l'exclure de ses rangs.



En tant que ministre de la Justice, Eveline Widmer-Schlumpf entend
donner la priorité à la sécurité et à la lutte contre la
criminalité. Elle compte aussi oeuvrer pour renforcer la place
économique suisse, le fédéralisme et la cohésion sociale. La
Grisonne est sur bien des points sur la même ligne que son
prédécesseur Christoph Blocher.

Asile et euthanasie

Elle se prononce ainsi pour un nouveau durcissement du droit
d'asile, avec en ligne de mire les déserteurs et les requérants qui
utiliseraient l'asile à des fins politiques. En revanche, elle se
distancie du Zurichois en soutenant clairement la libre circulation
des personnes avec l'Union européenne. Elle plaide en outre pour
que la question de l'euthanasie soit à nouveau discutée.



La ministre souhaite en outre repêcher le dossier de l'euthanasie
au vu des derniers développement intervenus ces derniers mois. Un
débat approfondi est nécessaire. Aux yeux d'Eveline
Widmer-Schlumpf, qui n'a pas voulu anticiper l'issue des
discussions, il s'agit davantage d'une question d'éthique que de
base légale pénale.



agences/boi/as

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L'UDC en ordre dispersé

La section thurgovienne a pris parti jeudi soir en faveur de la conseillère fédérale, indiquant respecter son élection par le parlement.

L'UDC grisonne a affiché son soutien à sa conseillère fédérale, lors d'une manifestation organisée conjointement avec les radicaux dans la commune de Felsberg (GR).

La conseillère fédérale peut également compter sur le soutien des femmes UDC bernoises.

En revanche, elle a contre elle la section lucernoise, qui s'est prononcé jeudi pour l'exclusion de la section grisonne.

L'UDC vaudoise prendra position sur cette question lors d'un congrès extraordinaire début mai.

Le comité central de l'UDC fribourgeoise se prononcera lui fin avril, a indiqué vendredi sa présidente Gilberte Demont.

Cette dernière est opposée à l'exclusion de l'UDC grisonne, tout comme le secrétaire général de l'UDC vaudoise Claude-Alain Voiblet.

E.Widmer-Schlumpf à Infrarouge

Eveline Widmer-Schlumpf sera le 15 avril à 22h30 sur le plateau d'Infrarouge (TSR1) pour faire le bilan de ses premiers mois au Conseil fédéral.

Elle répondra aux questions de politiciens, de citoyens, de membres de la société civile et d'internautes.

Par ailleurs, deux mois après la Suisse alémanique, les Romands pourront voir le 5 mai à 21h35 sur la TSR le documentaire consacré à l'éviction de Christoph Blocher et son remplacement par Eveline Widmer-Schlumpf. Des problèmes de traduction et des priorités de programmation expliquent ce délai.

Le documentaire d'une heure est en partie responsable de la colère de l'UDC contre la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf. Pour la direction de l'UDC, ce film démontrerait que la Grisonne a comploté contre son parti, ce qu'elle conteste formellement.