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12'000 personnes pour E.Widmer-Schlumpf

La Place fédérale était noire de monde vendredi.
La Place fédérale était noire de monde vendredi.
Malgré une météo peu clémente, 12'000 personnes se sont réunies vendredi sur la Place fédérale à Berne pour apporter leur soutien à Eveline Widmer-Schlumpf. Celle-ci s'est adressée à la foule pour la remercier.

La manifestation a été organisée devant le Palais fédéral par
Alliance F et les organisations faîtières des associations suisses
de femmes à l'occasion des cent jours d'Eveline Widmer-Schlumpf au Conseil
fédéral. Aucun incident n'a été constaté.

La plupart des manifestants étaient des femmes, mais de nombreux
hommes étaient aussi de la partie. Plusieurs pancartes ont été
brandies, dont une qui dénonçait l'agressivité de l'UDC, en
particulier à l'encontre de femmes politiques. "Arrêtez la violence
verbale", "Et c'est cela que vous appelez



démocratie?", "Pour une culture politque tolérante",
pouvait-on



lire sur d'autres banderoles.

Appel au respect

Eveline Widmer-Schlumpf a fait une apparition à la tribune sous
les clameurs des manifestants vers 15h. La foule l'a longuement
acclamée en scandant "Bravo" et "Eveline". La ministre s'est
ensuite exprimée dans les quatre langues nationales.



"Merci beaucoup d'être venus", a-t-elle dit en français. "Vous me
faites du bien dans ces jours difficiles, merci de votre présence",
a-t-elle poursuivi, visiblement émue. "Vous êtes venus pour moi,
mais pas seulement, car nos institutions démocratiques sont remises
en question". Eveline Widmer-Schlumpf a encore lancé un appel au
respect et à la tolérance.

"Ayatollahs"

Des élus comme les conseillères nationales Chiara Simoneschi
(PDC/TI) et Pascale Bruderer (PS/AG), le conseiller aux Etats
Konrad Graber (PDC/LU) ou le maire de Berne Alexander Tschäppät
côtoyaient des anonymes venus avec enfants et poussettes,



D'autres n'ont pas pu venir et ont tenu à s'excuser, a déclaré à
la tribune Rosemarie Zapfl, présidente d'Alliance F, instigatrice
de ce rassemblement. Tel est le cas de la conseillère nationale UDC
grisonne Brigitta Gadient (UDC/GR) ou de sa collègue radicale
Christa Markwalder (BE).



Oratrices et orateurs de tous bords se sont succédé à la tribune,
avec comme fil rouge les appels au respect de la constitution et
des institutions, à l'instar de l'ancienne conseillère nationale et
présidente de la chambre du peuple Judith Stamm (PDC/LU). D'autres
ont fustigé la conduite de l'UDC. Le président du PDC suisse
Christophe Darbellay a même parlé d'"ayatollahs".



ats/boi

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Plus de 100'000 signatures sur internet

Alliance F a également lancé une pétition de soutien sur internet.

Le texte avait déjà réuni plus de 111'000 signatures vendredi soir.

La pétition sera remise à Eveline Widmer-Schlumpf le 20 avril.

Dans la population, la vague de sympathie ne faiblit également pas.

Vendredi, deux entrepreneurs de l'Emmental ont fait paraître des annonces en faveur de la Grisonne dans la presse bernoise.

Peter Jakob et Bruno Lehmann appellent les lecteurs à encourager les élus UDC bernois à soutenir Eveline Widmer-Schlumpf.

Des encarts similaires ont été publiés depuis une semaine dans divers journaux.

Dans Le Temps de mardi, la juriste et économiste lausannoise Christine Renaudin avait demandé de découper l'annonce de soutien à Eveline Widmer-Schlumpf et de l'envoyer au DFJP. Vendredi, le ministère a déjà reçu plus de 6500 missives.

Soutien bourgeois

Dans le camp bourgeois, les appels au respect des institutions se sont multipliés vendredi. La campagne de l'UDC Suisse contre Eveline Widmer-Schlumpf dégoûte les citoyens de la politique, estiment les Verts libéraux vendredi dans un communiqué.

Et de dénoncer un "abrutissement" du discours politique: le but des débats n'est plus de résoudre des problèmes, mais de se faire de la publicité et de montrer sa force.

Même constat chez les radicaux bernois, qui rappellent que la conseillère fédérale a été élue légalement et de manière démocratique par l'assemblée fédérale: avec la demande de démission d'Eveline Widmer-Schlumpf, "l'UDC porte atteinte aux institutions suisses", s'insurgent-ils.