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La fin des "heures de bureau" pour la police du ciel helvétique

Un F/A-18 prêt à un décollage d'alarme dans un hangar de la base de Payerne. [Keystone - Peter Klaunzer]
La fin des "heures de bureau" pour la police du ciel helvétique / La Matinale / 1 min. / le 30 décembre 2020
Dès le 31 décembre, deux avions de combat armés des Forces aériennes suisses seront opérationnels 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour garantir la sécurité de l'espace aérien helvétique, communique le Groupement de la défense mardi.

Il s'agit de la dernière étape du projet Police aérienne 24 (PA24) lancé en 2016. Aujourd'hui déjà, les deux F/A-18 sont prêts à décoller dans un délai de 15 minutes au maximum. Ces deux avions de combat armés interviennent si des aéronefs violent l'intégrité de l'espace aérien suisse ou en cas d'infraction aux règles du trafic aérien ("hot missions"), écrit le Groupement de la Défense dans un communiqué.

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Les deux Hornets ont aussi pour mandat d'effectuer des contrôles ponctuels auprès d'aéronefs d'Etats étrangers ("live missions"), qui doivent être en possession d'une autorisation diplomatique. En 2020, alors que la police aérienne suisse était jusqu'ici disponible de 6h à 22h du lundi au dimanche, 365 jours par an, 15 "hot missions" et 290 "live missions" ont été réalisées.

Coûts supplémentaires de 30 millions

Les jets sont rattachés à la Base aérienne de Payerne (VD). Mais, dans certaines circonstances, des décollages peuvent avoir lieu depuis les sites d'Emmen (LU) et de Meiringen (BE).

Pour la finalisation du projet fin 2020, près de 100 postes supplémentaires au total ont été créés au sein de l'Armée. "L'augmentation de la capacité police aérienne sur 24 heures entraîne des coûts supplémentaires à près de 30 millions de francs par an", indique le communiqué. Le projet PA24 sera renommé QRA ("quick reaction alert" ou "état de préparation opérationnelle de la défense aérienne").

Un incident déclencheur en 2014

Pour mémoire, ce projet a fait suite à une motion du conseiller aux Etats obwaldien Hans Hess (PLR) en 2009. Le texte demandait un service de police aérienne en dehors des heures de bureau.

La Suisse avait été raillée après avoir reconnu qu'elle ne garantissait cette prestation que durant ces heures-là. En février 2014, un avion éthiopien avait été détourné sur Genève, escorté par des avions italiens puis français. Et non par la chasse suisse.

ats/vajo

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