Interrogée dimanche dans le 19h30 sur la relative lenteur des vaccinations contre le Covid-19 en Suisse, la ministre vaudoise de la Santé Rebecca Ruiz a rappelé la complexité du système fédéral, où chaque canton mène sa propre campagne. Elle a aussi précisé que les cantons latins auraient souhaité avoir l'appui de l'armée.
"En Suisse, l'armée livre les médicaments mais ne participe pas à cette vaccination. Les cantons latins ont fait une demande à la Confédération afin d'obtenir un appui de la part de l'armée, notamment pour avoir à disposition des bataillons pour faire la vaccination dans les EMS et pour mettre en place toute cette vaccination mobile. Cela a été refusé par la Confédération. On a pris acte de ce refus et on a mis en place des systèmes pour vacciner les gens avec les moyens qui sont les nôtres."
"On est clairement en retard"
Certaines voix attaquent plus frontalement le programme de vaccination de la Suisse en le comparant à celui d'Israël, plus rapide. Sur Twitter, le conseiller national Philippe Nantermod (PLR/VS) n'hésite pas à qualifier la campagne de vaccination suisse de "fiasco qui coûte chaque jour des vies et détruira encore pendant des mois notre économie."
Dans un débat dans Forum sur la vitesse des vaccinations en Suisse, l'élu PLR a estimé que la Suisse aurait dû mieux se préparer: "On est clairement en retard, il est temps de faire ce constat objectif. Par rapport à certains pays de la même taille que la Suisse où ça se passe beaucoup mieux, comme par exemple Israël, qui a vacciné 13% de sa population en quelques semaines, qui s'est organisé pour obtenir des doses. On a des moyens en Suisse pour acheter rapidement des doses de vaccin."
Antoine Schaub
Vaccination prioritaire pour les enseignants?
Concernant la vaccination, "on devrait pouvoir faire passer les enseignants, mais aussi tout le personnel scolaire, en priorité après les personnes vulnérables et les soignants", a indiqué dans dans Forum dimanche Samuel Rohrbach, président du syndicat des enseignants romands (SER).
Les enseignants peuvent en effet côtoyer plusieurs centaines de personnes en une seule journée, justifie Samuel Rohrbach, qui ne veut toutefois pas d'une vaccination obligatoire.
Le retour à l'enseignement à distance pour l'école obligatoire n'est "pas la solution, sauf pour une courte période pour bloquer la propagation du virus", estime par ailleurs le président du SER. L'enseignement par demi-classes peut aussi être une alternative en cas de difficulté selon lui.