Dans la phase suivante, la vaccination sera ouverte à tous les adultes qui le souhaitent. Mais faut-il mettre des priorités à ce moment-là également? Est-ce que les personnes qui ont déjà eu le Covid-19, et ont donc produit des anticorps, devraient reporter le vaccination?
Pour Valérie D’Acremont, infectiologue à Unisanté, cela aurait du sens pour construire une immunité collective. "Si le but est d'avoir une immunité 'de troupeau' le plus rapidement possible pour freiner l'épidémie, il faut surtout vacciner les personnes qui n'ont pas eu le Covid, afin que la vaccination leur ajoute une protection", indique-t-elle dans La Matinale lundi.
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Pas une priorité
Chacun sera donc libre de décider: même avec des anticorps préexistants, un patient adulte pourra se faire vacciner. Mais le canton de Vaud par exemple prévoit tout de même un agenda, avec un questionnaire "coronavax" mis en ligne lundi, et cette question y figure également.
"En pratique, il est indiqué que si vous avez déjà eu un Covid confirmé ou que vous avez un test d'anticorps positif, pour l'instant il n'est pas nécessaire de se faire vacciner", précise Valérie D'Acremont. Pour les personnes qui ne savent pas si elles ont eu la maladie ou non, il faut y aller un peu à l'intuition, préconise la spécialiste. "On sait souvent assez bien si on pense l'avoir eu pendant la première vague. Et là, on peut choisir de se faire vacciner quand même, ou alors faire un test d'anticorps chez son médecin, et si l'on a des anticorps, décider qu'on ne le fait pas pour l'instant."
Ces recommandations auront toutefois le temps de mûrir encore, puisqu'il faudra du temps pour terminer la vaccination des groupes prioritaires. D’ici là, on aura davantage de recul et de données à disposition, notamment sur la question de l'immunité.
ar/kkub
"Le vaccin en Suisse est d'excellente qualité"
Alors que des personnes émettent des craintes face à la vaccination contre le Covid-19, Christiane Eberhardt, médecin adjointe au centre de vaccinologie des HUG, a expliqué dans La Matinale que "les études qui ont poussé Swissmedic à autoriser le vaccin en Suisse étaient d'une qualité excellente et ont montré que le vaccin est sûr".
"C'est notre devoir de bien informer le public. Cette vaccination n'est pas obligatoire et ne le sera jamais, c'est à chacune et chacun de choisir librement ce qu'il ou elle souhaite faire", a-t-elle encore ajouté.
Décisions rapides
Concernant la lenteur de ce début de vaccination, "il faut mettre un peu en perspective. Le pays a dû décider assez rapidement auprès de quelle compagnie pharmaceutique il allait commander les vaccins, il a décidé d'élargir le spectre. Maintenant, il y a le vaccin de Pfizer avec un certain nombre de doses, mais d'autres vont suivre. Evidemment, on aurait voulu avoir tout en même temps, mais avec cette pandémie ce n'est pas possible".
Un retour à la vie normale en 2021 est-il possible? "Si seulement je le savais, mais j'espère qu'on pourra protéger les personnes vulnérables au plus vite pour qu'elles puissent retrouver une vie un peu plus normale", souhaite Christine Eberhardt.