Avec l'hiver, la coccinelle asiatique cherche refuge dans les maisons, s'agglutinant entre les jointures des fenêtres.
"La coccinelle asiatique est plus grégaire que les autres, elle est attirée par les autres membres de son espèce. C'est pour cela qu'on les voit par groupes de centaines, de milliers voire de dizaines de milliers parfois", explique Marc Kenis, spécialiste du Centre for Agricultural Bioscience International (CABI), situé en Suisse à Delémont.
Lutte biologique
Dans nos contrées, l'invasion a commencé il y a une quinzaine d’années. A cette époque, les coccinelles étaient utilisées dans les serres des pays européens comme moyen de lutte biologique contre les pucerons. En Suisse, cette technique n’a jamais été autorisée.
Sans le vouloir, ces coccinelles à la couleur orange, rouge ou jaune ont toutefois commencé à proliférer dans la nature.
Insectes voraces
Dans le centre de recherche de Delémont, l'impact de ces coccinelles particulièrement voraces sur nos espèces indigènes est étudié depuis 2006.
"On a remarqué qu'une espèce a fortement diminué: la petite coccinelle à deux points. Elle était l'une des plus abondantes à l'époque et maintenant elle a très fortement décliné dans nos régions", indique Marc Kenis.
Aujourd’hui, les lâchers de coccinelles asiatiques sont interdits, remplacés par d’autres moyens de lutte biologique.
Julien Guillaume/gma
Homologations plus strictes
Dans la campagne lucernoise, le leader suisse de la lutte biologique, Andermatt Biocontrol, ne commercialise que des agents de lutte naturels, comme les insectes.
"Nous avons ici des coccinelles à deux points. Elles sont élevées dans notre entreprise et ensuite utilisées pour la lutte contre les pucerons", relève le directeur Martin Günter.
Marginales il y a encore trente ans, ces méthodes de lutte sont aujourd’hui en plein boom, y compris dans l’agriculture conventionnelle. Mais depuis le ratage de la coccinelle asiatique, les procédures d'homologation se sont durcies.
"En Suisse, c’est très réglementé. Depuis des années, nous avons besoin d’une autorisation pour les insectes et autres organismes, avant de pouvoir procéder à des disséminations. C’est comme pour les produits phytosanitaires classiques", explique Martin Günter.