Après les évènements de Washington, l'Allemagne a d'ores et déjà annoncé un renforcement de la sécurité du Bundestag. Les autorités suisses de leur côté étudient la situation, mais n'annoncent pas de nouvelle mesure. Et pourtant, le Palais fédéral reste très accessible à la population.
Des manifestants qui font irruption dans un Parlement, des sessions interrompues: de telles scènes ont eu lieu également en Suisse. En 1992, en marge d’une manifestation paysanne, des militants avaient même cassé des vitres et mis le feu à un cercueil déposé dans l’entrée du Palais fédéral.
Des altercations aussi fortes sont néanmoins rares. Les occupations illégales mais non violentes de la Place fédérale sont bien plus fréquentes. Dans les années 2000, des militants turcs et des autonomistes jurassiens ont aussi profité de visites guidées pour occuper brièvement des salles du Parlement.
Tuerie du Parlement de Zoug
Un évènement marque les esprits en 2001: la tuerie du Parlement cantonal de Zoug (14 morts). A Berne, la sécurité du Palais fédéral est alors revue en profondeur, avec contrôles à l'entrée, présence policière et issues de secours. Régulièrement adapté depuis lors, ce dispositif de sécurité reste cependant discret et modéré.
"La protection du Palais fédéral n'est pas très importante, mais en cas de manifestations menaçantes, on renforcerait sa protection", explique Alec von Graffenried, maire de la ville de Berne. Selon l’élu, ce qui est arrivé à Washington ne peut et ne doit pas arriver en Suisse. "C'est la faute du président Trump, mais c'est aussi une faute de la police qui doit garantir la protection du Capitole", souligne-t-il.
A noter aussi cette différence fondamentale avec les évènements de Washington: dans l'histoire politique suisse, des manifestants ont souvent bousculé le Parlement fédéral pour défendre une cause, mais très rarement pour bloquer le processus parlementaire. Et jamais pour renverser le gouvernement ou contester le résultat d'une élection.
Etienne Kocher/kkub