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L'UDC vaudoise pour la double exclusion

L'UDC vaudoise a finalement choisi de ne pas soutenir les Grisons.
L'UDC vaudoise a finalement choisi de ne pas soutenir les Grisons.
L'UDC vaudoise a voté mardi soir pour l'exclusion de la section grisonne. Réunis à Poliez-le-Grand, les délégués ont pris cette décision de justesse, par 78 voix contre 70 et 0 abstention.

Un premier vote a eu lieu sur l'éviction d'Eveline Widmer
Schlumpf elle-même du parti, a expliqué aux médias Claude-Alain
Voiblet, secrétaire général de l'UDC-Vaud, à l'issue de
l'assemblée. Le résultat s'est révélé beaucoup plus net: 114 voix
pour, 28 contre et 3 abstentions.

Les débats de l'assemblée extraordinaire se sont déroulés à huis
clos. «C'est un débat interne au parti», a justifié le secrétaire
général. Après une présentation des deux positions, la discussion a
été longue, «vive et dynamique», selon Claude-Alain Voiblet. Une
trentaine d'orateurs ont pris la parole, de nombreux
applaudissements filtrant à travers les portes de la salle.

Courant agrarien minorisé

Une forte minorité trouvait l'exclusion de la section exagérée,
a indiqué Gérald Nicod, président de l'UDC-Vaud. Ces délégués
estimaient que «l'UDC-Grisons n'a pas à payer parce qu'un de ses
membres a fauté». L'UDC vaudoise, comme le parti bernois, a
longtemps passé pour plus modérée que le parti suisse en raison de
ses racines agrariennes. Ce courant semble désormais minorisé au
sein de la section vaudoise.



A l'exception de l'UDC bernoise il y a une semaine, toutes les
sections cantonales ont jusqu'ici suivi la stratégie de l'UDC
suisse en rétorsion à l'élection d'Eveline Widmer-Schlumpf au
Conseil fédéral au lieu de Christoph Blocher. Les sections de
Fribourg et Neuchâtel se prononcent mercredi. Les décisions de
Glaris, Schaffhouse, Thurgovie et Jura ne se sont pas encore
tombées. Mais leurs comités directeurs ont déjà pris position pour
l'exclusion de la section grisonne.

«Prise de pouls»

Le vote des sections cantonales est indicatif, a rappelé
Claude-Alain Voiblet. C'est une «prise de pouls» de la base
destinée aux membres du comité central suisse qui doit lancer la
procédure d'exclusion de la section grisonne le 17 mai.



Le parti national ne peut pas exclure un membre individuel. Il a
donc sommé la section grisonne d'exclure Eveline Widmer-Schlumpf,
ce que le parti cantonal a refusé de faire le 23 avril.
Conformément à son ultimatum, l'UDC suisse veut arriver à ses fins
en excluant l'UDC grisonne en entier.



agences/het

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Le risque de la dissidence

La Suisse a déjà connu plusieurs scissions de partis, à l'image de celle qui menace l'UDC. Elles n'ont en général été que des nuisances à court terme pour le parti. Et les dissidents ont été rares à pouvoir s'établir dans le paysage politique.

La dernière scission en date connaît toutefois le succès. A Zurich et St-Gall, les forces écologistes d'obédience bourgeoise et libérale ont quitté les Verts, trop à gauche à leur goût, pour fonder les Verts libéraux en 2006 et 2007.

Une dissidence semblable a marqué le parti socialiste dans les années 80, avec la fondation du Parti social-démocrate (PSD). Le départ à la retraite de la génération fondatrice du PSD et le recentrage du PS dans les années 90 ont entraîné le déclin de la formation dissidente.

Les démocrates-chrétiens ont eux aussi dû surmonter plusieurs dissidences. Après avoir marché pendant des années à leurs côtés, les chrétiens-sociaux jurassiens, fribourgeois, lucernois et zurichois ont fondé en 1997 le PCS suisse. Ce parti se situe à gauche du PDC.

Du côté de l'UDC, l'ex-conseiller national argovien Ulrich Sigrist a tenté de se faire réélire l'automne dernier sous les couleurs du Forum libéral du centre, en vain.