Le Comité économique "Non à la Loi sur le CO2" est satisfait d'avoir recueilli plus du double du nombre de signatures requis malgré des conditions difficiles en raison des mesures sanitaires liées au coronavirus. "Cette loi n'est qu'une question d'argent, sans qu'il y ait d'effet mesurable sur la politique climatique", a relevé le conseiller national Christian Imark (UDC/SO) lors du dépôt des signatures à la Chancellerie fédérale.
"La Loi est coûteuse, inefficace, bureaucratique et étatisante", a souligné de son côté Patrick Eperon, coordinateur romand du comité et représentant du Centre Patronal. "Le but de réduire les émissions de CO2 n'est pas le problème mais la voie est mal choisie", a renchéri Andreas Burgener, directeur d'auto-suisse. Le comité référendaire estime qu'il vaut mieux promouvoir les innovations technologiques plutôt qu'introduire de nouveaux impôts et taxes.
Ce comité, réuni sous le slogan "Rester raisonnable", est constitué de représentants des secteurs automobile, aéronautique, des transports, du bâtiment ainsi que de la branche pétrolière. Il a reçu le soutien du Centre patronal et de l'UDC.
Objectif 2030
Les Chambres fédérales ont finalisé en septembre la nouvelle Loi sur le CO2. Elle introduit plusieurs taxes et mesures pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990.
Le réchauffement climatique doit être limité à 1,5 degré. Ces objectifs conduiront notamment à une hausse du prix de l'essence jusqu'à 12 centimes par litre, en raison des compensations exigées des importateurs de carburant. Une taxe, de 30 à 120 francs selon le vol, sera introduite sur les billets d'avion.
ats/vajo
Différentes organisations écologistes soutiennent la loi
Réagissant à ce dépôt de signatures, un autre comité de professionnels du monde économique s'est quant à lui positionné mardi en faveur de la loi. Le Comité "Economie suisse pour la Loi sur le CO2" trouve qu'elle "crée des conditions-cadres fiables et assure une certaine sécurité de planification".
Différentes organisations écologistes ont aussi indiqué mardi soutenir la Loi sur le CO2. Pour Greenpeace, elle est "socialement acceptable" tandis que le WWF estime aussi qu'elle représente "un premier pas solide" pour la protection du climat.
L'Alliance climatique suisse trouve que la loi est "le fruit d'un long processus parlementaire et fait l'objet d'un large consensus". Tout comme l'ATE, qui parle de "compromis équilibré et susceptible de rallier la majorité".
Le référendum est une alliance gauche-droite. A gauche, le mouvement de la Grève du Climat n'est cependant pas uni derrière le référendum. De nombreuses sections ne se sont pas jointes au comité. Du côté des partis, le camp rose-vert soutient lui la loi sur le CO2.