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Le vaccin contre la grippe pourrait être plus difficile à élaborer

L'absence de la grippe rend plus difficile l'élaboration du vaccin. [Keystone - Alessandro della Valle]
L'absence de la grippe rend plus difficile l'élaboration du vaccin / Le Journal horaire / 17 sec. / le 16 janvier 2021
Il n'y a actuellement presque pas de virus de grippe en circulation, en Suisse comme dans d'autres pays. Cela pourrait rendre plus difficile l'élaboration d'un vaccin efficace pour l'hiver prochain.

La situation peut encore évoluer, mais si l'influenza reste aux abonnés absents, il va être difficile de déterminer la bonne combinaison pour le prochain vaccin, a indiqué à l'agence Keystone-ATS la virologue Silke Stertz, de l'Université de Zurich.

Les virus de la grippe mutent sans cesse, et les vaccins doivent être adaptés aux différentes souches, types et sous-types qui apparaissent chaque année en hiver. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) livre pour l'hémisphère nord en février une recommandation indiquant contre quels variants un vaccin doit être produit.

"Avec leur longue expérience, les experts de l'OMS vont certainement choisir une composition de vaccin basée sur des données les plus récentes et offrant une bonne perspective de protection", explique la professeure Stertz. Des incertitudes seront toutefois inévitables, selon elle.

Un vaccin universel?

Attendre pour tenter de déterminer quels virus sont en circulation n'est pas une option car les vaccins ne pourraient plus être produits à temps, ajoute la virologue.

Quant au Saint Graal en la matière, le vaccin universel efficace contre la plupart des virus de l'influenza, il n'est pas pour tout de suite, malgré des résultats encourageants d'une étude de phase I récemment publiée. Il faudra attendre encore quelques années, dit la chercheuse.

Prochaine saison plus sévère

Un vaccin efficace pour la prochaine saison de grippe serait pourtant particulièrement indiqué, ajoute Silke Stertz. On sait qu'après une infection, le système immunitaire est à même de combattre des virus ayant légèrement muté.

"Mais après trois à cinq ans, les virus se sont tellement transformés que la protection des anticorps ne suffit plus et l'on peut de nouveau s'infecter", précise-t-elle. La conjonction d'une faible activité grippale cet hiver, et donc d'une faible immunité dans la population, associée à un vaccin moins efficace pourrait conduire à une prochaine saison de grippe plus sévère.

La virologue espère que les gestes barrières désormais bien ancrés avec le Covid-19 resteront dans la conscience des gens. "Cela pourrait en valoir la peine lors de la prochaine saison de grippe", conclut la spécialiste. Et se faire vacciner reste le meilleur choix, selon elle.

ats/gma

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