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Jacques Gerber: "Il faut des subventions pour tous les acteurs économiques qui souffrent"

Une nouvelle mutation brésilienne du coronavirus soupçonnée d'être aussi contagieuse que les variants anglais et sud-africain
Jacques Gerber: "Il faut des subventions pour tous les acteurs économiques qui souffrent" / 19h30 / 7 min. / le 17 janvier 2021
La gestion de la pandémie a parfois donné lieu à une forte tension à court terme entre mesures sanitaires et préservation de l'économie. Dans le Jura, un seul homme, Jacques Gerber, est responsable des deux casquettes, qu'il cherche à concilier au mieux.

Alors que les cantons sont au front contre le Covid-19, le ministre jurassien de la Santé et de l'Economie vient donc de passer une année dantesque, lors de laquelle il aura dû assumer la charge des décisions sanitaires mais également celle de soutenir les commerçants pour éviter des faillites.

Invité dimanche du 19h30, celui qui est devenu bien malgré lui un symbole local de la lutte contre la pandémie maintient toutefois qu'il faut absolument éviter d'opposer ces deux casquettes.

"Ce sont des arbitrages à faire au quotidien", explique l'élu PLR, "mais depuis un an, avec mes collègues du Gouvernement, nous avons cherché à éviter qu'il y ait un conflit entre l'économie et la santé, et je crois que nous avons plus ou moins bien réussi".

Un tournant pour "laisser le temps aux vaccins"

Face au nouveau semi-confinement qui se profile, Jacques Gerber dit comprendre la lassitude de la population. "Le ras-le-bol, on le vit en direct, nous en sommes parfaitement conscients", dit-il, appelant à un dernier effort: "Aujourd'hui, il s'agit d'un tournant dans cette pandémie, notamment à cause de la menace que constituent les nouveaux variants. Ces nouvelles mesures sont là pour laisser du temps à la vaccination de se faire, et éviter une troisième vague."

Et, alors qu'on apprenait dimanche matin que certains cantons avaient été interpellés pour leur lenteur en matière de vaccination, celle-ci n'est "pas en retard" dans le Jura, estime son responsable.

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Alors que le premier centre de vaccination ouvrira lundi dans le canton, Jacques Gerber précise que la stratégie vaccinale a débuté depuis deux semaines, avec une équipe mobile. "Nous aurons terminé dans le courant de la semaine prochaine de vacciner la totalité des EMS, des institutions sociales et de l'hôpital du Jura", précise l'élu.

"Garantir une perspective"

Enfin, alors que le Conseil fédéral a assoupli les conditions d'accès aux aides financières pour les "cas de rigueur", permettant aux cantons de donner des aides à fonds perdu à plus de monde, il n'a pas débloqué de fonds supplémentaires. Genève et le Valais ont notamment exprimé leur mécontentement cette semaine.

Mais pour Jacques Gerber, au-delà de la question des montants et de leur distribution, "ce qui est nécessaire, c'est de garantir une perspective aux commerçants". Il s'agit notamment de fixer clairement les conditions d'obtention des allocations pour pertes de gain (APG) et de chômage partiel (RHT) jusqu'au 31 décembre.

Le ministre jurassien suggère finalement de "sortir de ce concept des 'cas de rigueur' et d'ouvrir les aides, sous forme de subventions, à l'ensemble des acteurs économiques qui souffrent". Cela procurerait un "réel avantage comparatif" à la Suisse, "et nous avons les moyens de le faire", tonne-t-il, rappelant que c'est également le manque de perspectives et le doute qui créent de l'incompréhension par rapport aux décisions des autorités.

Propos recueillis par Jennifer Covo

Texte web: Pierrik Jordan

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"Gardez votre argent pour les réouvertures en Suisse"

Alors que les commerces français sont eux ouverts, Jacques Gerber estime que le risque que les Suisses aillent faire leurs courses en France est réel.

"Nous devons appeler à la responsabilité et à la solidarité de l'ensemble des acteurs, envers celles et ceux qui souffrent mais également envers les commerces suisses qui sont fermés", plaide-t-il. Ainsi, dans cette optique, "essayons de garder notre argent pour nos commerces quand ils seront rouverts plutôt que d'aller le dépenser en France".