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Documents détruits: une pluie de critiques

Geri Müller exige des éclaircissements de la part du Conseil fédéral.
Geri Müller exige des éclaircissements de la part du Conseil fédéral.
Les critiques fusent contre l'ordre donné par le Conseil fédéral de détruire des documents liés à un trafic présumé de matériel nucléaire. Un député écologiste brandit la menace d'une commission d'enquête parlementaire.

"Toute cette action est plus que discutable", a déclaré Geri
Müller (Verts/AG) dimanche dans une interview au journal Sonntag.
Le président de la commission de politique extérieure exige une
enquête indépendante, voire même une Commission d'enquête
parlementaire. Comme différents commentateurs, le conseiller
national soupçonne les Etats-Unis d'avoir fait pression sur la
Suisse, ceci afin d'éviter que les liens que les ingénieurs
st-gallois mis en cause auraient entretenus avec la CIA ne soient
révélés.

Accord secret avec les USA

D'après lui, "le Conseil fédéral a voulu cacher des relations
avec Washington incompatibles avec la neutralité". C'est pourquoi
le gouvernement a également refusé une poursuite pénale pour
espionnage contre les trois Suisses, a ajouté Geri Müller. Pour
l'Argovien, le problème réside dans l'accord sur la lutte contre le
terrorisme que la Suisse a passé avec les Etats-Unis. Cet accord
doit désormais être rendu public, a-t-il exigé dans le journal
dominical alémanique.



Cette prise de position intervient au lendemain des critiques
acerbes lancées par le président de la Chambre d'accusation du
canton de St-Gall, qui a jugé la décision gouvernementale de
détruire les documents "monstrueuse". Pour Niklaus Oberholzer, il
s'agit d'une entorse très grave à la séparation des pouvoirs. Seul
un juge pouvait ordonner cette destruction. La Délégation des
commissions de gestion a également émis des réserves quant à la
mesure prise par le Conseil fédéral.



ats/kot

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Le Conseil fédéral se défend

Le Conseil fédéral a fait détruire en novembre des documents liées à un trafic présumé de matériel nucléaire, a confirmé Pascal Couchepin vendredi. Le président de la Confédération a justifié la décision au vu du risque "considérable" pour la sécurité de la Suisse.

Les documents de technologie nucléaire saisis "ne pouvaient pas être conservés plus longtemps sans contrevenir aux obligations de la Suisse découlant du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)", a indiqué Pascal Couchepin.

"Il s'agissait de plans détaillés pour la fabrication d'armes nucléaires, de centrifugeuses à gaz permettant d'obtenir l'uranium enrichi nécessaire à cette fin ainsi que de systèmes de guidage de missiles", a expliqué le conseiller fédéral.

Selon la déclaration rédigée par le collège gouvernemental, "il s'agissait d'éviter à tout prix que ces informations ne tombent entre les mains d'une organisation terroriste ou d'un Etat non autorisé".