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Valentin, soldat à domicile: "Il faudra beaucoup de motivation pour se lever"

Valentin a débuté son école de recrue depuis chez lui. Il rejoindra la caserne le 8 février. [RTS - Mathieu Henderson]
Valentin a débuté son école de recrue depuis chez lui. Il rejoindra la caserne le 8 février. - [RTS - Mathieu Henderson]
Valentin, 20 ans, fait partie des 4800 Suisses qui ont débuté leur école de recrues cette semaine à la maison. C'est en chaussettes et en jeans qu'il nous a accueillis chez lui à Nidau, à côté de Bienne, pour témoigner de ses attentes et de ses craintes concernant son instruction militaire.

"Je vais faire soldat de chars d'appui et, du coup, je me demande comment je vais pouvoir apprendre à conduire un char à la maison." A l'instar de milliers d'autres recrues, Valentin a appris il y a deux semaines, par courrier postal, qu'il ne se rendrait pas en caserne le 18 janvier et qu'il ferait ses trois premières semaines d'instruction militaire à domicile.

Le jeune Bernois devra suivre un programme concocté par l'armée et disponible en ligne. Après un faux départ lundi en raison de problèmes techniques du côté de l'armée, Valentin a finalement pu débuter ses leçons mardi.

>> Lire : Faux départ pour l'école de recrue à la maison, en raison d'un problème technique

Pas d'équipement militaire

Le programme comprend plusieurs modules avec des cours aussi variés que la défense contre les attaques nucléaires ou la préparation à l'arme de service. Le tout s'annonce toutefois très théorique.

"Je n'ai reçu aucun matériel militaire", s'étonne Valentin. "Je n'ai que mes bottes de combat que j'ai pu aller chercher après mon recrutement." Il reste positif: "On va essayer d'apprendre beaucoup de théorie maintenant pour pouvoir profiter de faire pas mal de pratique après."

>> Voir le récit de Valentin sur ses deux premiers jours :

SOLDAT-A-DOMICILE
Valentin, soldat à domicile: "Il faudra beaucoup de motivation pour se lever le matin" / L'actu en vidéo / 3 min. / le 19 janvier 2021

Autodiscipline requise

Le soldat ne cache pas qu'une bonne dose d'autodiscipline sera nécessaire pour respecter le programme. "Il faudra beaucoup de motivation pour mettre un réveil le matin et se lever. Au début, je pense qu'on aura de la peine, mais on n'a pas vraiment le choix. Et il faut quand même dire qu'on est à la maison, on n'est pas astreint à des horaires. Et je pense que si on ne le fait pas, on risque de devoir faire des heures supplémentaires en caserne."

Des tests de connaissance et physiques sont en effet prévus lors de l'entrée en caserne le 8 février. Une échéance qu'appréhende un peu Valentin: "Je ne dirais pas que l'armée fait peur, mais on ne sait pas trop à quoi s'attendre. C'est l'inconnue."

Mathieu Henderson

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Tests obligatoires et mesures sanitaires

Pour éviter toute contagion, les 12'000 recrues sont testées au sars-cov-2 dans les 48 heures de leur entrée en service et elles devront rester les trois premiers week-ends dans leurs casernes. Cette mesure vise à les protéger, elles et leurs proches, a indiqué l'armée lundi.

Les tests obligatoires concernent également les 2800 cadres engagés pour cette nouvelle Ecole de recrues. Pour le moment, il est impossible de dire combien d'enrôlés sont infectés, précise le porte-parole Stefan Hofer. Mais tout a été mis en place pour leur prise en charge médicale. Des emplacements ont été prévus dans toute la Suisse pour les mises en quarantaine et l'isolement: "Personne ne sera renvoyé à la maison".

Quant aux règles sanitaires dans les cantonnements, ce sont les mêmes qu'en 2020. Le port du masque est obligatoire partout, toute la journée. Le nombre de soldats en chambres est réduit et les repas se font de façon échelonnée dans les réfectoires. Tous les jeunes concernés ont reçu deux masques d’hygiène pour se rendre dans les casernes. (ats)