Les Suisses télétravaillent-ils lors de ce deuxième semi-confinement?

La dernière photographie officielle remonte à l'été dernier. Elle est fournie par l'enquête suisse sur la population active, établie par l'Office fédéral de la statistique (OFS). Pour se faire une vague idée de la situation actuelle, il faut donc se rabattre sur des indicateurs indirects comme la mobilité.

"L'OFS a initié un mandat, l'an dernier, pour mesurer une forme de suivi de la mobilité, qui se base sur les données de téléphone mobile auprès d'un échantillon de la population. Ça permet de produire des résultats actualisés toutes les semaines sur la fréquentation des transports publics et les motifs de déplacement", explique Thomas Christin, chef de domaine à l'OFS. Selon les dernières données, la fréquentation des transports publics en janvier est inférieure de 60% à celle d'il y a un an.

Attendre les chiffres précis

Pour le géographe Pierre Dessemontet, ces données sont insuffisantes, dans l'absolu, pour prendre des décisions informées et en assurer le suivi en matière de travail à distance. Mais celui qui est aussi député socialiste au Grand Conseil vaudois refuse de reprocher au Conseil fédéral d'avoir ordonné le télétravail à l'aveugle. "On est obligé de prendre des paris sur des choses qu'on pense être vraies, mais sur lesquelles, évidemment, on n'a pas l'information complète."

Et d'ajouter: "On a toujours une vue magnifique après coup, mais nous sommes en situation de crise et le Conseil fédéral assume ses responsabilités." Ce qu'il faut attendre des statistiques, selon Pierre Dessemontet, c'est qu'elles nous renseignent à long terme sur l'évolution du travail à domicile.

Guillaume Meyer/vajo