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Retraite flexible: contre-attaque patronale

Pour Edi Engelberger, un "oui" plomberait les comptes de l'AVS.
Pour Edi Engelberger, un "oui" plomberait les comptes de l'AVS.
Le patronat rejette sans surprise l'initiative des syndicats "pour un âge de l'AVS flexible", soumise en votation le 30 novembre. Ce texte mettrait en danger tant le système de sécurité sociale que la place économique suisse.

Regroupées au sein d'un comité, les organisations économiques
ont dénoncé mardi à Berne ce qu'elles considèrent comme une
initiative trompeuse. En examinant
le texte, "on s'aperçoit qu'en réalité celui-ci ne demande rien
d'autre qu'un abaissement généralisé de l'âge de la retraite à 62
ans", ce que la population a déjà refusé plusieurs fois, a déclaré
le président de l' Union suisse des arts et métiers Edi Engelberger.

En cas de "oui", 98% des femmes et 85% des hommes rempliraient
en effet les conditions prévues par l'initiative pour l'obtention
d'une rente non réduite dès 62 ans, a expliqué Dino Venezia,
président du Centre patronal. L'économie se verrait ainsi privée de
150'000 actifs possédant une grande expérience, alors que la main
d'oeuvre qualifiée manque déjà.



Il serait en outre illusoire de croire que tous ces nouveaux
retraités pourront être remplacés par des jeunes et des chômeurs.
D'autant plus qu'en raison du vieillissement démographique, il y
aura bientôt plus de personnes atteignant l'âge de la retraite que
de jeunes entrants dans la vie active, a souligné Edi
Engelberger.

Différentes manières de compter

Les coûts supplémentaires engendrés par l'initiative en cas
d'acceptation font également bondir les patrons. Partant du
principe que l'âge de la retraite des femmes sera relevé à 65 ans,
les initiants les évaluent à 779 millions de francs par an. Les
opposants parlent de 1,5 milliard, estimant que les femmes ne
continueront à travailler que jusqu'à 64 ans.



Rudolf Stämpfli, président de l'Union patronale suisse, estime que
dans ce cas, les cotisations salariales devraient être relevées de
0,4 point. Un renchérissement qui aurait "des effets négatifs sur
la compétitivité de la Suisse et qui porterait préjudice à notre
place économique", selon lui.



ats/jeh

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Déficit programmé

Les opposants à l'initiative ont souligné combien celle-ci est dangereuse pour le financement à long terme du système de sécurité sociale suisse.

Avec l'augmentation de l'espérance de vie et la baisse du taux de natalité, le déficit de l'AVS est d'ores et déjà annoncé.

Dans ce contexte, "on ne peut lui imposer des dépenses supplémentaires", a martelé Rudolf Stämpfli.

Les syndicats dénoncent l'hypocrisie patronale

Dans un communiqué, les syndicats ont vivement contesté les arguments du patronat, rappelant qu'actuellement déjà, près de la moitié des personnes de 60 à 64 ans (46,8%) n'exerce plus d'activité lucrative.

Quant aux entreprises, malgré leurs promesses, elles n'engagent très souvent plus une personne qui a plus de 55 ans, ont-ils dénoncé.