La grève du lait au moins jusqu'à dimanche
Uniterre a décidé de poursuivre la grève du lait. Plus de 200 membres du syndicat et du mouvement EMB (European Milk Board) réunis vendredi à Palézieux (VD) ont voté à l'unanimité la poursuite du mouvement.
Un nouveau point de la situation sera fait dimanche. «Le
mouvement va croissant», a indiqué Jacques Barras, président de la
commission «lait» d'Uniterre.
Prix juste
Même si certains paysans arrêtent, ceux qui rejoignent la grève
sont les plus nombreux, a-t-il affirmé. S'il y a eu une hausse du
prix du lait à la fin de l'année dernière, une baisse est
intervenue ce printemps, a souligné le responsable.
La situation n'est toujours pas résolue en Europe et en Suisse, où
la négociation n'a pas repris. A cela s'ajoute une hausse des coûts
de production. Uniterre veut un prix juste pour le lait, soit un
franc par litre.
Pour éviter de devoir détruire purement et simplement le produit,
Uniterre incite tous les consommateurs à se rendre dans les fermes
qui participent à la grève afin d'y chercher du lait.
Chablais le plus touché
Au deuxième jour de la grève du lait déclenchée en Suisse
romande par Uniterre, le Chablais vaudois et valaisan reste la
région la plus touchée. La baisse des livraisons y atteint environ
30 %.
«Nos camions ont en partie roulé à vide», a indiqué Jean Louis
Sottas, directeur de la Fédération laitière valaisanne, elle même
propriétaire de Vallait. «Nous allons revoir nos plans de tournées
pour ne plus passer chez ceux qui ne livrent pas», a ajouté M.
Sottas suite à l'annonce de la reconduction de la grève.
Production pas touchée
La production de l'entreprise Vallait ne devrait pas trop
souffrir de la baisse des livraisons qu'elle reçoit. «Comme notre
fromagerie est en révision, nos besoins sont plus bas
qu'habituellement», a précisé le directeur. «Et nos stocks de lait
UHT nous permettent de fournir nos clients de manière
normale».
ats/tac
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Presque pas de gaspillage
Certains paysans ont trouvé des manières originales d'utiliser le lait qu'ils ne vendent plus.
A Lausanne, les 7 familles d'agriculteurs de la ville qui participent au mouvement de grève ont fourni vendredi 200 litres à des cuisines scolaires et à des centres de vie enfantine. Près de 400 litres ont par ailleurs été offerts à la Centrale d'alimentation de la région lausannoise.
Enfin, le reste de la production des quelque 500 vaches «municipales» sera transformé en énergie verte après avoir fermenté dans l'installation de biogaz des Saugealles, qui chauffe une ferme et produit de l'électricité pour une centaine de ménages.
A Horgen (ZH), un agriculteur gréviste a décidé d'offrir des bains de lait à la population. Jeudi, il a installé des baignoires dans son verger et les a remplies avec le produit de ses traites. Plusieurs enfants ont notamment profité de l'aubaine.
Tout autre scénario dans le canton de Lucerne, où trois grévistes de Rathausen ont déversé jeudi leur production dans la Reuss. Un pêcheur a porté plainte pour pollution de l'eau.