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Les Verts adoptent leur plan climat révisé et prônent 3 non pour le 7 mars

Valérie Gillioz: "Les jeunes Verts veulent aller plus vite dans la lutte contre le réchauffement."
Valérie Gillioz: "Les jeunes Verts veulent aller plus vite dans la lutte contre le réchauffement." / 12h45 / 1 min. / le 23 janvier 2021
Réunis lors d'une assemblée des délégués qui se déroule en ligne, les Verts ont adopté leur plan climatique révisé et l'ont encore renforcé sur certains points. Ils ont aussi réclamé un tournant économique et sociétal, et préconisé un triple non pour les votations du 7 mars.

"L'être humain est davantage que ce qu'il possède et consomme", a affirmé le président du parti Balthasar Glättli à l'ouverture de l'assemblée des délégués du parti en ligne.

"Nous voulons donner à notre société et à notre économie le cadre nécessaire pour que notre production ne repose plus sur la prédation de la nature et des individus", a-t-il ajouté.

Les délégués ont adopté le plan du parti pour le climat, réclamant des mesures politiques et techniques pour faire face au réchauffement.

D'ici 2030, la Suisse doit devenir "climatiquement neutre" en réduisant au moins de 50% ses émissions internes de CO2. Au plus tard en 2040, elle devrait être climatiquement positive en réduisant les émissions de CO2 dans l’atmosphère tant en Suisse et qu’à l'étranger.

Les Verts demandent notamment une interdiction, dès 2025, de tous les nouveaux véhicules fonctionnant à l'énergie fossile et des chauffages à mazout.

Objectifs actuels trop timides

Le plan des Verts est nécessaire et urgent, car les objectifs du Conseil fédéral et de la majorité parlementaire restent trop timides, affirme le parti dans un communiqué. Il manque notamment un programme d'impulsions pour une sortie de la pandémie respectueuse du climat.

Les Perspectives énergétiques 2050 actualisées, publiées par le Conseil fédéral fin 2020, sont insuffisantes pour contrer la crise climatique. Et la loi sur le CO2 n'est qu'une première étape intermédiaire importante vers la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris.

"Avec le plan climatique, nous voulons définir une liberté qui ne détruit pas ses propres fondations, une liberté de l'être et de l'avenir", a commenté Balthasar Glättli.

Contre une politique d'austérité

En temps de pandémie également, l'injonction du moment est plutôt orientée vers le "partage au lieu de la thésaurisation" et vers "la solidarité plutôt que la peur de l'endettement", a souligné le président des Verts. Or au lieu de cela, nous sommes confrontés à une politique bourgeoise d'austérité qui suscite une peur du lendemain chez de nombreuses personnes.

La Suisse ne peut pas se permettre d'avoir un conseiller fédéral comme Ueli Maurer, qui exhorte encore à la discipline budgétaire au coeur de la plus grande crise qui soit, a fustigé Balthasar Glättli.

Résolution sur internet

Les Verts ont par ailleurs approuvé samedi une résolution concernant la politique en matière d'internet. Intitulée "Pour une ère numérique plus verte", elle préconise que la Toile garantisse les droits démocratiques, la liberté d'information, les droits humains et la vie privée.

Les écologistes demandent que l'infrastructure communicationnelle numérique soit conçue à partir d’interfaces libres, pour prévenir tout monopole. En outre, les réseaux sociaux doivent assumer la coresponsabilité de leur contenu.

Pour les Verts, une charte internationale, des lois aux niveaux national et cantonal ainsi qu'une stratégie étatique sur la numérisation sont incontournables.

ats/vic/vg

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Mots d'ordre pour le 7 mars

Enfin, la formation a adopté ses mots d'ordre pour les votations du 7 mars prochain, recommandant un triple non. Non à l'accord de libre-échange avec l'Indonésie, qui ne contient selon les Verts aucune règle contraignante pour une huile de palme durable. L'accord ne met en outre pas fin aux nuisances climatiques ou environnementales, ni ne protège la population locale.

Non aussi à la loi sur l'identité électronique. L'infrastructure informatique centrale doit appartenir à l'État et ne pas être complètement privatisée, estiment les Verts.

Enfin, les Verts disent aussi non à l'unanimité à l'interdiction de la burka. Sous prétexte d’égalité, cette initiative monte l'opinion publique contre les musulmans et rejoint ainsi la stratégie populiste d'exclusion.