La Cour n'a pas suivi le Ministère public vaudois qui avait
réclamé, la semaine dernière, la condamnation à une trentaine de
jours amende avec sursis du chef de l'épreuve spéciale Luan-Hongrin
et du responsable de la sécurité. La défense de son côté avait
demandé un acquittement général. Le parquet ignore encore s'il fera
recours.
Le tribunal a considéré que les mesures de sécurité étaient bel
et bien insuffisantes aux abords de l'épreuve, en raison d'une
certaine confusion autour de la présence des spectateurs, tolérés
sur les lieux de cette compétition, en principe interdite au
public.
Dispositif insuffisant, mais...
Le dispositif dans son ensemble est toutefois défini par
l'Automobile club suisse (ACS) et par les autorités cantonales, de
sorte qu'on ne peut reprocher aux accusés d'avoir violé les règles
de prudence.
"On ne peut toutefois parler de fatalité", a souligné le président
du tribunal. Le danger pour le public a largement été sous-estimé.
Il a rappelé que c'est le rallye qui est dangereux et non les
spectateurs, contrairement ce que pensent les organisateurs.
ap/sun
Rappel des faits
L'accident s'était produit le 28 juin 2003 sur la route militaire La Lécherette-Corbeyrier alors qu'une voiture venait de franchir la ligne d'arrivée.
Le véhicule avait fauché des spectateurs qui marchaient au bord de la route, dont une femme de 37 ans et sa fillette de neuf mois. Projetées à une trentaine de mètres, elles avaient été mortellement blessées.
Un autre spectateur avait été grièvement blessé dans l'accident.
Dans un premier temps, l'enquête avait été clôturée par un non-lieu. Le juge d'instruction estimait que les victimes s'étaient mises en danger par leur propre imprudence.
Suite à un recours du Ministère public vaudois et d'un plaignant, le Tribunal d'accusation a confirmé l'innocence du pilote et renvoyé le dossier au juge d'instruction pour qu'il inculpe cinq organisateurs.