Les droits de l’enfant sont-ils sacrifiés sur l’autel de la crise sanitaire? Certains d'entre eux, âgés de moins de 12 ans, ont ainsi subi des périodes de quarantaine allant jusqu'à 27 jours consécutifs, a confié une pédiatre à l'émission de la RTS On en parle. Ces quarantaines en cascade peuvent se produire si leurs parents, par exemple, tombent malades successivement.
Des demandes d’isolement ont même été formulées pour des enfants de moins de 12 ans dans les cantons de Vaud et Neuchâtel. Dans ce cas de figure, à l'instar de ce qui est demandé aux adultes, la Conférence latine des Affaires sanitaires et sociales demande aux enfants de plus de 12 ans qui seraient infectés de s’isoler dans une pièce pour ne pas transmettre le virus au reste de la famille.
Il est permis d'emmener son enfant jouer dehors
Or, selon la médecin cantonale genevoise Aglaé Tardin, tout enfant en quarantaine a malgré tout le droit de sortir. Il est donc permis de l'emmener jouer dehors, ce qu'a confirmé l'OFSP dans une recommandation publiée en décembre dernier. Elle stipule que "les enfants mis en quarantaine peuvent brièvement sortir pour prendre l’air, sans contact avec des personnes extérieures à la famille". Et pourtant, selon l'enquête d'On en parle, huit familles ayant vécu des mises en quarantaine n’ont jamais reçu ce conseil lors du contact de traçage.
Face à la sévérité des mesures de quarantaine et d'isolement prononcées, certains cantons ont essuyé des plaintes de la part de parents mécontents, notamment Fribourg, qui indique avoir reçu beaucoup de questions de mères ou pères ne sachant comment faire dans un appartement trop petit ou en situation monoparentale.
Quarantaine oui, isolement non
Certaines de ces mesures ne sont toutefois plus valables aujourd'hui, assure le président du groupement des pédiatres vaudois Claude Bertoncini. Avec certains de ses collègues, il a discuté avec le médecin cantonal et exigé que les enfants fassent au maximum 10 jours de quarantaine et pas plus, notamment pour éviter le décrochage scolaire. Enfin, le pédiatre ne veut pas entendre parler d'isolement, une mesure "synonyme de maltraitance" lorsqu'il s'agit d'enfants.
>> Ecouter l'enquête d'On en parle:
Enquête radio: Frédérique Volery
Adaptation web: Vincent Cherpillod