Dans la ville de Pully (VD), dans la nuit de samedi à dimanche dernier, les pneus de 10 SUV ont été dégonflés. Un peu avant Noël, à Yvonand (VD), ce sont une demi-douzaine de voitures qui ont été barbouillés de messages explicites.
"Ce n'est ni une attaque personnelle, ni un acte de vandalisme gratuit. Qu'est-ce qui vous pousse donc à conduire deux tonnes d'acier en pleine ville ?"
Tels sont les mots qu'une habitante de Pully a découverts sur un billet anonyme, laissé sur son pare-brise un dimanche de la mi-janvier. La nuit précédente, son pneu avait été volontairement dégonflé.
Des véhicules polluants
A l'ère de la sobriété écologique, ces véhicules gourmands en essence sont en effet perçus comme non indispensables, voire gênants par les défenseurs de l'environnement.
D'autres combattent différemment les SUV, en se distanciant des actions illégales et anonymes. Il y a une année une pétition munie de 1300 signatures a été déposée, qui visait à interdire ce type de véhicules à Lausanne. "C'est probablement préférable d'utiliser le levier politique, de faire pression auprès des pouvoirs publics, que de moraliser le consommateur", assure son auteur Sylvain Croset dans le 19h30.
De leur côté, les consommateurs, justement, plébiscitent les SUV. Dans le monde entier, les ventes sont en hausse. Tous les fabricants automobiles s'y sont mis, à grand renfort de marketing. Et la Suisse n'y déroge pas. Les SUV y représentent près d'une nouvelle immatriculation sur deux.
L'industrie automobile se sent légitimée car le marché répond à une demande. Nicolas Leuba, président de l'Union professionnelle suisse de l'automobile, section Vaud, assure qu'on a "besoin de ce type de véhicules, parce qu'ils correspondent à la morphologie du terrain, campagne, montagnes et villes".
Malgré l'électrification progressive du parc automobile, les SUV risquent donc de continuer de susciter engouement ou rejet.
Sujet TV : Patrick Le Fort
Adaptation web : Virginie Langerock