Le corps repéré sur la Kander n'a pas encore été récupéré ni
identifié, a précisé Werner Sulzer, de la Police du lac, devant les
médias à Spiez (BE).
Enquête ouverte
Une enquête préliminaire a été ordonnée contre le commandant de
compagnie qui a dirigé la manoeuvre de jeudi sur la Kander, près de
Wimmis (BE). L'enquête est ouverte pour suspicion d'homicides par
négligence et lésions corporelles par négligence, a indiqué samedi
devant les médias à Spiez (BE) Silvia Schenker, porte-parole de la
justice militaire.
Le commandant de compagnie a survécu au drame qui a fait jusqu'ici
quatre morts. Il figure parmi les cinq blessés.
Recherches prioritaires
Les recherches en cours et le soutien des proches sont de la
plus haute priorité, ont indiqué les responsables de l'armée. Une
centaine de militaires ainsi que des unités civiles participent aux
opérations. Une caméra subaquatique et un appareil à sonar sont
notamment utilisés dans le lac de Thoune. De plus, les rives de la
Kander sont fouillées. Des postes d'observation y sont stationnés
nuit et jour. Enfin, des hélicoptères survolent la région.
Pour chaque famille touchée, le soutien psychologique est fait sur
demande par des spécialistes, 24 heures sur 24, indique encore le
Département fédéral de la défense.
ats/het
Bilan d'une expédition insensée
Les corps de trois militaires avaient déjà été repêchés jeudi. Cinq autres soldats ont été blessés, dont quatre ont pu quitter l'hôpital jeudi matin. Ces quatre hommes vont regagner la troupe. Le cinquième souffre d'une fracture de la mâchoire. Un autre est toujours porté disparu.
Les dix militaires impliqués viennent de Suisse alémanique. Ils sont âgés entre 25 et 33 ans et sont originaires des cantons de Zurich, de Schwyz, de Bâle-Campagne, des Grisons, de Thurgovie, de Lucerne et d'Argovie. Les canots pneumatiques sur lesquels ils descendaient la rivière Kander ont chaviré.
Le rafting ne pose pas problème en soi
"Il n'y a rien d'extraordinaire à ce que l'armée pratique le rafting", répète Walter Knutti, le commandant des forces aériennes, samedi dans Le Matin.
Le rafting ne fait pas partie de la formation de base des forces aériennes, "mais c'est un sport pratiqué partout dans le monde".
Il ajoute que "le commandant de compagnie a une grande indépendance pour les exercices qu'il accomplit avec ses hommes".
L'exercice pratiqué jeudi n'a pas été communiqué à la hiérarchie et il ne devait d'ailleurs pas l'être, souligne Walter Knutti.
Pour le reste, l'enquête dira si ces militaires ont pris trop de risques, rappelle-t-il.