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Pierre Maudet en guerre contre l'ivresse

Pierre Maudet, président de la commission fédérale de la Jeunesse. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
Pierre Maudet réagit à l'arrivée de la mode des "botellónes". - [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
Face aux "botellónes", ces soirées en plein air où les jeunes consomment à la bouteille de grandes quantités d'alcool, la prévention nationale est dépassée, estime Pierre Maudet. Le radical veut intervenir auprès de Pascal Couchepin.

Le conseiller administratif de la Ville de Genève, qui était
l'invité du Journal de 19:30 de la TSR dimanche, s'inquiète de cette
"consommation d'alcool qui se fait de façon extrême, sans limite,
dans des quantités impressionnantes et des laps de temps très
courts".

De plus, selon Pierre Maudet, ces "botellònes" sont "des
rassemblements non organisés" qu'on ne peut pas anticiper et qui
rendent tout moyen d'agir au niveau de la prévention
impossible.

Une mode venue d'Espagne

Dans une interview au Matin Dimanche , Pierre Maudet déclare que les
campagnes nationales qui parlent du "verre de trop" sont dès lors
obsolètes. "Il faut une prévention à la française ou à l'anglaise.
Plus explicite sur les ravages de la boisson, même si cela choque",
poursuit Pierre Maudet, également président de la Commission
fédérale pour la jeunesse et l'enfance.



Depuis le début de l'été, Genève est confrontée au "botellón", une
mode venue d'Espagne qui consiste à se donner rendez-vous dans un
lieu public où chacun apporte à boire. Le phénomène a provoqué bien
des problèmes sur la péninsule, où les municipalités les plus
concernées ont fini par l'interdire.



Convoqué sur internet, un premier événement du genre a réuni
mi-juillet un millier de personnes au parc des Bastions à Genève.
Aucun incident n'a été enregistré, mais le parc a été souillé par
les déchets, les vomissures et les urines. Une deuxième soirée a
été empêchée le 8 août par les autorités qui ont fait fermer à la
hâte le parc.

Interdiction "vaine"

En vue du troisième "botellón", prévu le 22 août, la Ville a
rencontré la semaine dernière les trois jeunes qui ont lancé
l'appel via le site Facebook. Pierre Maudet et son collègue Manuel
Tornare ont demandé aux initiateurs de se grouper en collectif qui
devra assurer une régulation de l'événement en termes d'encadrement
et de nettoyage. Les jeunes doivent donner leur réponse lors d'une
séance agendée en début de semaine.



Selon Pierre Maudet, l'interdiction de ces rendez-vous "serait à
terme vaine et ne ferait que reporter le problème ailleurs". L'avis
est partagé par le directeur de l'Office fédéral de la santé
publique. Dans une interview au SonntagsBlick , Thomas Zeltner se
dit préoccupé par le phénomène mais rappelle qu'une telle
interdiction est juridiquement impossible. Et "de toute manière,
cela n'avancerait à rien".



ats/dk

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Modération et fermeté

Les recommandations de Thomas Zeltner, directeur de l'Office fédéral de la santé publique, face aux "botellónes"? Que les jeunes évitent de participer à ces beuveries collectives.

"S'ils s'y rendent quand même, ils doivent être conscients qu'une consommation excessive d'alcool augmente les risques d'accidents et la propension à la violence".

Et d'ajouter qu'il espère que l'automne sera frais et que l'hiver fera rapidement son apparition. "Le problème sera ainsi réglé de lui-même".

Pierre Maudet va lui plus loin. Il préconise un durcissement à l'encontre des grandes surfaces qui vendent de l'alcool à bon marché.

"Je suggère d'agir au plan fédéral pour qu'il ne soit plus autorisé de vendre de l'alcool fort en dessous d'un certain prix".

Enfin, les jeunes doivent se responsabiliser. "C'est pour cela que pour ces 'botellónes' nous voulons des interlocuteurs responsables avec qui dialoguer. Car organiser un événement c'est prendre des responsabilités et demander aux autres participants d'en assumer aussi".

Outre-Sarine, les "botellónes" pointent le bout de leur nez à Zurich. Un rendez-vous est prévu le 29 août sur les bords de la Limmat.

Contactés la semaine dernière, les responsables des départements de la sécurité de Bâle et Berne avaient indiqué être pour l'heure épargnés.