Pour l'UDC, il s'agit d'un virage à 180 degrés. Lors du débat
aux Chambres fédérales, le parti avait fait savoir que son
opposition ne visait que l'extension de la libre circulation à la
Roumanie et à la Bulgarie.
L'UDC avait cependant clairement indiqué que si cet objet était
lié au renouvellement de la libre circulation, elle se verrait
forcée de lancer un référendum contre le paquet tout entier.
Après de nombreuses hésitations, Yvan Perrin a finalement suivi la
ligne de Christoph Blocher. Le conseiller national
neuchâtelois explique ce revirement de situation au micro de Pierre
Gobet. Voir l'interview ci-contre.
Deux questions, une réponse
Si le peuple était appelé à se prononcer, il ne pourrait donner
qu'une seule réponse à deux questions distinctes, a indiqué
vendredi Toni Brunner, président de l'UDC, pour justifier la
position de la direction du parti. "Cela rend impossible la libre
expression de la volonté populaire."
Pour Toni Brunner, un tel vote serait "une farce". Lier les deux
objets comme l'a fait le Parlement est "contraire à la
constitution", estime la direction du parti. Le président de l'UDC
n'hésite pas à décrire le PRD, le PDC et le PS comme les
"fossoyeurs de la démocratie directe". L'UDC ne saurait en tous cas
"jouer ce jeu-là".
La direction du parti assure que seule la défense des principes
démocratiques a éclairé son choix. Elle exclut toute considération
économique pour expliquer son renoncement au référendum.
Droits populaires
L'UDC entend également empêcher à l'avenir des agissements
«antidémocratiques de ce genre». Le parti veut renforcer la
démocratie directe, les droits populaires et l'indépendance du
pays. Des propositions concrètes vont être préparées dans cette
direction.
La direction de l'UDC propose également de soutenir activement
l'initiative de l'ASIN pour le renforcement des droits populaires
dans la politique étrangère. Lancé en mars, le texte veut donner la
parole au peuple pour les accords internationaux.
ats/ma
"Sauver la démocratie"
Christoph Blocher avait pris position contre le référendum dans le journal gratuit "punkt.ch" la semaine dernière.
Il avait alors critiqué la décision du Parlement et déclaré qu'il voulait par cette stratégie "sauver la démocratie directe".
Référendum annoncé
Un référendum contre la prolongation et l'extension de la libre circulation des personnes a d'ores et déjà été annoncé par la Lega tessinoise.
Les Démocrates suisses, l'Association pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) et d'autres organisations proches de l'UDC ont l'intention de le soutenir.
Les démocrates du centre fixeront quant à eux leur position définitive lors d'une assemblée des délégués agendée le 5 juillet à Brigue (VS).