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Le télétravail dope la chirurgie esthétique en Suisse

Le télétravail et les visioconférences ont provoqué un boom de la chirurgie esthétique
Le télétravail et les visioconférences ont provoqué un boom de la chirurgie esthétique / 19h30 / 3 min. / le 2 février 2021
Les interventions esthétiques ont augmenté en Suisse l’année dernière, témoignent les praticiens. Un phénomène qui serait dû au télétravail et à l’image déformée des visages que renvoient des plateformes telles que Zoom ou Skype.

Liftings, rhinoplasties ou chirurgie des paupières, les Suisses ont été plus nombreux à recourir aux soins esthétiques en 2020. Selon les professionnels de la santé, les interventions de ce genre auraient augmenté de 20 à 30% par rapport à l’année 2019.

Les visioconférences ont tellement dopé la demande que les chirurgiens ont trouvé un nom à ce phénomène social: " le Zoom Boom".

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Une image peu flatteuse

Ainsi, Léa, 27 ans, a consulté il y a quelques semaines un chirurgien esthétique. En télétravail depuis presque un an, elle passe plusieurs heures par jour face au reflet de la caméra. Une image qu’elle juge peu flatteuse et qui a exacerbé ses complexes.

La jeune femme souhaite faire des injections pour corriger son menton et effacer ses cernes. "Je ne me suis jamais autant vue à l’image qu’en 2020, entre les visioconférences pour le travail et les séances sur zoom avec les amis. Pour moi, les injections sont une manière simple et rapide de corriger mes petits défauts", explique-t-elle mardi dans le 19h30.

Ce sentiment semble être partagé par d'autres personnes. "Nous sommes toujours devant nos écrans à cause du coronavirus… Alors on se concentre davantage sur le visage", témoigne également une patiente qui préfère rester anonyme lors d’une visite de contrôle.

Hervé Raspaldo est chirurgien spécialiste du visage. Le médecin s’attendait à une baisse des consultations à cause des mesures sanitaires et du masque. Sa pratique quotidienne prouve le contraire. "On a beaucoup de demandes pour le botox, les cernes et tout ce qui fait partie des muscles d'expression. Il y aussi une augmentation des liftings et des rhinoplasties, du fait de pouvoir cacher son visage avec les masques."

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Les hommes concernés

Une autre intervention plébiscitée actuellement est la blépharoplastie ou chirurgie des paupières. James, architecte d’intérieur de 63 ans, s'est fait opérer il y a deux mois.

"J’avais de plus en plus de mal à supporter mes paupières tombantes et fatiguées. Avec cette intervention, j'ai retrouvé le regard de mes 35 ans, ça me redonne de l'énergie. Et avec le Covid-19 c'était le bon moment, car j'avais du temps… Si je devais le refaire, je le referais", confie-t-il.

Les soins esthétiques semblent rencontrer toujours plus de succès chez les hommes. Une tendance que la chirurgienne esthétique Patricia Roggero confirme: "Je dirais que la demande a augmenté de près de 30% chez mes clients masculins. On peut l’expliquer par plusieurs raisons: une démocratisation de la chirurgie esthétique dans notre société, mais aussi le fait qu’il est plus facile de camoufler socialement une opération avec les masques."

Avec 59 opérations pour 10’000 habitants, la Suisse a l'un des taux de chirurgies esthétiques les plus élevés au monde, selon la Société internationale de chirurgie esthétique plastique.

Fanny Moille/saje

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