Si la Suisse cherche un rayon d’espoir, elle ne le trouvera sans doute pas dans la levée prochaine des mesures de semi-confinement. Après l'avoir évoqué mercredi, le Conseil fédéral a confirmé aux différents partis qu'il souhaitait maintenir les mesures actuelles au-delà de la fin février.
Et selon la presse alémanique, cela pourrait même durer jusqu'à l'été. Cette perspective déprimante fait monter la frustration parmi les partis de droite. Samedi, le PLR reprochait au Conseil fédéral une absence de stratégie de sortie. Même son de cloche chez l'UDC Yves Nidegger, interrogé dimanche dans le 19h30. Son parti exige une sortie immédiate du semi-confinement, malgré la pandémie.
Manque de clarté
Et si la gauche ironise sur les critiques de la droite, soulignant que les partis bourgeois disposent d’une majorité au Conseil fédéral, le Parti socialiste non plus n'est pas entièrement satisfait du gouvernement.
Pour son vice-président Samuel Bendahan, le Conseil fédéral manque de clarté sur sa stratégie et dans ses annonces sur les soutiens aux personnes et aux entreprises. "Le Conseil fédéral doit annoncer extrêmement clairement qu’il ne laissera personne de côté, aussi bien du point de vue sanitaire que du point de vue économique", estime-t-il.
Une chose est certaine: la grogne des partis traduit une envie furieuse d’apercevoir un coin de bleu dans un ciel désespérément gris.
Pierre Nebel/jop
Nombreuses inconnues scientifiques, manque de transparence politique
Le manque de clarté et les mesures parfois incohérentes du Conseil fédéral ont également été relevés du côté de la presse. Pour les journalistes scientifiques Isabelle Moncada, productrice du magazine santé 36,9° de la RTS, Annick Chevillot, responsable du flux santé chez Heidi.News, et Pascaline Minet, cheffe de la rubrique sciences du Temps, il est essentiel que celui-ci prenne la mesure des injustices que peuvent provoquer ses décisions.
Elles pointent également l'impossibilité d'avoir, à l'heure actuelle, des certitudes sur l'évolution de la pandémie. Ce qui est certain, estime Isabelle Moncada, c'est que "le virus n'est pas du tout sous contrôle. Les seuls pays qui y parviennent sont des îles ou des dictatures".