Les catégories de personnes vulnérables déterminées par l'Office fédéral de la santé publique pour la vaccination contre le Covid-19 sont-elles réellement respectées? Selon une information de la RTS, aucune preuve n'est demandée aux personnes qui se déclarent hautement vulnérables dans les cantons qui vaccinent les moins de 75 ans, à savoir Vaud, Fribourg et le Jura.
En l'absence de contrôles, des personnes valides pourraient griller la priorité aux catégories à risque. Car rien ne prouve qu'elles disent vrai: en théorie, des personnes en bonne santé qui veulent être vaccinées pourraient aller sur le site web, déclarer une maladie préexistante qui les place dans la catégorie des personnes à risque. Peu importe la véracité de leur affirmation, elles obtiendront automatiquement un rendez-vous.
Le jour J, dans le centre de vaccination, il ne leur sera pas demandé de preuve: pas de certificat médical, pas de déclaration signée de leur médecin non plus, tout au plus une discussion préalable.
"Une croix au bon endroit"
Président de l'association Médecins Fribourg, Jean-Marie Michel reconnaît que le logiciel informatique d'inscription est faillible. "J'ai entendu que des personnes avaient pu bénéficier du vaccin alors qu'elles auraient pu attendre deux ou trois mois et laisser la place aux patients qui nécessitaient un vaccin le plus vite possible." Pour passer entre les gouttes, "une croix au bon endroit sur le formulaire en ligne suffit", regrette-t-il mardi dans La Matinale.
Pour un contrôle plus strict, la surcharge administrative et les coûts seraient toutefois trop importants, juge Jacques Gerber, ministre jurassien en charge de la Santé. "Le système est actuellement déjà d'une complexité énorme", affirme-t-il. "On part plutôt du principe que les gens sont honnêtes. C'est peut-être le coût à payer pour en éviter d'autres, et dès que l'on disposera de suffisamment de vaccins, ces questions disparaîtront d'elles-mêmes."
De leur côté, les cantons de Berne et de Genève n'ont pas encore commencé à vacciner les personnes à risque de moins de 75 ans. Mais Genève assure de son côté qu'un certificat médical sera exigé pour accéder à la piqûre. Les personnes qui ne pourront pas le présenter seront refoulées. Les catégories prioritaires le seront ainsi réellement à Genève, quitte à alourdir le système.
Sujet radio: Muriel Ballaman et Fabrice Gaudiano
Adaptation web: kkub